À l'approche des fêtes, le gouvernement français appelle à une "trêve de Noël" face aux blocages menés par les agriculteurs, dans un contexte de mécontentement lié à la gestion de la maladie de la dermatose bovine. Pendant que certains syndicats, tels que la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, se divisent sur la question, des actions de protestation continuent d'émerger, notamment dans le sud-ouest de la France.
Des aides pour les éleveurs touchés
Un fonds d'aide de 11 millions d'euros a été annoncé pour soutenir les petits éleveurs affectés par la dermatose bovine. Cependant, la question de l'abattage total des animaux infectés reste source de controverse. Au sortir de négociations à Matignon, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a également évoqué la nécessité d'une trêve, tout en insistant sur l'importance d’un courrier officiel détaillant les intentions du Premier ministre.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a souligné que l'exécutif "ne tolérera plus de nouveaux blocages" durant les festivités. Il est estimé que vendredi dernier, 93 actions avaient eu lieu, mobilisant environ 4 000 personnes et 900 engins agricoles, une démonstration de force vis-à-vis de l'administration.
Des syndicats aux visions divergentes
Certains syndicats, comme la CR, tout en appelant à un retour au dialogue, maintiennent la pression avec la menace de nouveaux blocages début janvier. "La population est derrière nous, nous ne pouvons pas la décevoir", a déclaré Bertrand Venteau. En revanche, la Confédération paysanne, consciente des risques encourus par ses membres, reste prudente et ne demande pas la levée des barrages sans des engagements clairs sur les politiques d'abattage.
Il est essentiel de noter que la situation n'est pas isolée à la dermatose bovine ; d'autres enjeux comme la crise viticole et l'augmentation des coûts de production dûs à la taxe carbone préoccupent également les agriculteurs. Des experts soulignent que la gestion de crises multiples demande une concertation étroite entre l'État et les acteurs du secteur agricole.
Tensions sur le terrain
Malgré quelques barrages levés, les tensions demeurent vives. À Agen, la CR prévoit de déployer 1 000 tracteurs pour mener des actions à Paris en janvier, témoignant de la résilience des agriculteurs dans leurs revendications. Au nord, des rassemblements se multiplient pour rappeler que la dermatose n'est qu'un des nombreux défis auxquels fait face le secteur.
Régis Desrumaux, président de la FDSEA de l’Oise, a également averti que des "opérations coups de poing" seraient maintenues pendant les fêtes, pour faire pression sur le gouvernement. La dynamique actuelle met en avant non seulement le besoin d'une résolution immédiate, mais aussi une réforme durable des politiques agricoles. Face à cette réalité, la lumière sur la concertation entre les agriculteurs et l'État pourrait bien être la clé pour sortir de cette impasse.







