La Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de maintenir ses taux d'intérêt stables lors de sa réunion de décembre, traduisant une confiance dans le contrôle de l'inflation et la solidité de l'économie de la zone euro. Le taux de dépôt restera fixé à 2 %, une situation inchangée depuis juillet. Les économistes s'attendaient à cette décision, anticipant que celle-ci préparerait le terrain pour une discussion plus large sur la politique monétaire à venir.
Ce choix marque un net contraste avec la Banque d'Angleterre (BoE), qui a réduit son taux directeur de 0,25 point de pourcentage à 3,75 % en réponse à une baisse récente de l'inflation, malgré des taux encore élevés par rapport à d'autres économies. Selon des analyses, cette divergence pourrait avoir un impact sur la dynamique des échanges et la compétitivité des exportations en zone euro.
Les dernières prévisions économiques, qui seront publiées simultanément avec la décision de la BCE, devraient indiquer un statu quo prolongé sur les taux d'intérêt jusqu'en 2026, selon Bruno Cavalier, économiste chez Oddo BHF. Pour Deutsche Bank, des révisions à la hausse des prévisions de croissance ne sont pas à exclure, en fonction de l'efficacité des réformes en Allemagne, un pays qui tente de redresser une économie en difficulté après trois années de stagnation.
Les analystes s'interrogent également sur l'impact d'une résolution possible du conflit en Ukraine, qui pourrait influencer la confiance des investisseurs et soutenir la croissance économique. Dans ce contexte, l'économiste Eric Dor de l'IESEG School of Management met en garde contre un renforcement de l'euro face au dollar, qui pourrait nuire aux exportations de la zone euro.
Christine Lagarde, présidente de la BCE, devrait rappeler que la politique monétaire est bien placée, tout en insistant sur la nécessité d'une approche basée sur les données futures. Les nouvelles projections sur l'inflation, qui devraient rester autour de l'objectif de 2 %, tiennent compte de différents facteurs, notamment l’évolution des prix de l'énergie et la modération salariale, éléments cruciaux pour le bien-être économique de la région.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, partage l'attente des marchés d'un éventuel changement de cap après ce statu quo, sans toutefois avancer de calendrier précis. Michel Martinez, économiste chez Société Générale, évoque quant à lui une première hausse des taux prévue pour décembre 2026, suivie d'une autre mi-2027, en raison d'une inflation susceptible de rester au-dessus de 2 %. La situation demeure donc incertaine, et les marchés restent en attente de signaux plus clairs de la BCE.







