Paris (France) – Alors que la période des départs en vacances approche, le gouvernement français est confronté à de vives contestations de la part des agriculteurs. Les décisions controversées concernant la gestion de la dermatose bovine, l’accord commercial entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur, ainsi qu’une réduction du budget européen pour l'agriculture suscitent des tensions qui pourraient perturber la circulation sur les routes.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a prévu de rencontrer ce vendredi les représentants des principales organisations agricoles, y compris les Jeunes Agriculteurs, la FNSEA, et la Confédération paysanne, afin de désamorcer la crise. Ces dernières semaines, des manifestations se sont intensifiées, notamment dans le sud-ouest de la France. Les agriculteurs s’opposent aux abattages systématiques des bovins présentant des cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
La Coordination rurale et la Confédération paysanne sont à l’origine de nombreuses actions, qui incluent des dépôts de pneus et de déchets devant des bâtiments administratifs et sur les routes. Selon le ministère de l'Intérieur, près de 5.000 personnes participent actuellement à ces manifestations, une tendance qui semble s’accroître jour après jour.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a exprimé ses préoccupations concernant la logistique et le mouvement de marchandises à l'approche des vacances de Noël, en soulignant l'importance économique de cette période pour la France.
En réponse à la crise sanitaire, le gouvernement prévoit une campagne de vaccination rapide pour atteindre une immunité collective chez les bovins. L’objectif est de vacciner 75 % du cheptel dans 95 % des exploitations, pour éviter de perdre le statut d'hygiène qui permet l'exportation des viandes françaises.
En parallèle, des agriculteurs de toute l'Europe, y compris une importante délégation du nord de la France, ont manifesté à Bruxelles contre l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Ce traité, négocié pendant plus de 25 ans, est perçu comme une menace par les agriculteurs français, qui craignent une concurrence déloyale de la viande sud-américaine, généralement moins régulée en matière de normes environnementales et sanitaires.
Les tensions sont exacerbées par la proposition d’un mécanisme d'ajustement carbone qui imposerait une taxe sur l'azote, ainsi que des réductions prévues du budget de la Politique Agricole Commune (PAC). Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, insiste sur le besoin urgent d'une revalorisation des revenus des agriculteurs et dénonce le traitement des agriculteurs comme des " citoyens de seconde zone".
La situation reste donc tendue, et les agriculteurs s'organisent pour faire entendre leurs revendications, déplorant un manque de soutien face aux défis croissants. Ces décisions, qui auraient un impact significatif sur leur avenir, nécessitent des réponses rapides et adaptées de la part des autorités. Ainsi, la colère des agriculteurs pourrait bien rendre ce week-end touristique encore plus compliqué pour les vacanciers.







