À l'approche des vacances de Noël, le gouvernement français s'emploie à apaiser les tensions croissantes parmi les agriculteurs, exacerbées par la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et d'autres problèmes économiques. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, rencontrera les leaders des organisations agricoles pour tenter de mettre fin à cette agitation, qui menace de perturber le trafic routier.
Depuis quelques jours, des protestations se sont intensifiées, surtout dans le sud-ouest de la France, où les agriculteurs s'opposent à l'abattage systématique des bovins touchés par la maladie. Des actions telles que le blocage de routes avec des pneus et des déchets ont été signalées, rassemblant environ 5 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur.
Philippe Tabarot, ministre des Transports, a exprimé son inquiétude sur Europe 1, appelant à éviter un blocage plus sévère qui pourrait entraver la circulation durant une période cruciale pour l'économie française. Les analystes estiment que cette agitation pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le commerce et le moral des agriculteurs, déjà éprouvés par des défis multiples, y compris la baisse prévue de 22 % du budget de la politique agricole commune.
Des milliers d'agriculteurs ont également manifesté à Bruxelles contre un accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur, qui pourrait inonder le marché européen de viande sud-américaine à bas prix. Cela soulève des inquiétudes quant à la viabilité des exploitations agricoles européennes, comme l’a souligné Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, qui a dénoncé la mise en place d'une taxe sur l'azote prévue par le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.
En parallèle, le gouvernement s'efforce de contrôler la propagation de la DNC en prévoyant la vaccination rapide de 750 000 bovins, avec l’objectif d’atteindre une immunité collective d’ici février. Toutefois, plusieurs experts s’interrogent sur l'efficacité réelle d'une telle mesure face à l'urgence de la situation sanitaire. "Il est essentiel d’agir vite pour protéger notre agriculture et nos exportations", a déclaré un représentant du ministère de l'Agriculture lors d'une récente conférence.
La situation actuelle illustre les luttes structures au sein de l'agriculture française : entre les contraintes réglementaires européennes et les réalités du terrain, les agriculteurs se sentent souvent pris au piège. Alors que les tensions persistent, la réponse des autorités sera cruciale pour éviter un approfondissement de la crise. Les agriculteurs continuent de faire entendre leur voix, affirmant qu'ils ne sont pas "des citoyens de seconde zone", et exigent une vision claire pour l'avenir de l'agriculture en Europe.







