Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, propose de retarder la signature de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, une initiative visant à apaiser les tensions croissantes au sein de l'UE dues aux inquiétudes des agriculteurs. Lors d'une récente réunion avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, Meloni a demandé une pause de "une semaine, dix jours, ou un mois" avant de finaliser cet accord, dont la conclusion était initialement espérée lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu.
La relance du traité de libre-échange, qui regroupe le Brésil, l'Uruguay, le Paraguay et l'Argentine, se trouve au cœur d'une forte controverse en France, où le gouvernement se retrouve dans une position délicate, confronté à la pression des agriculteurs nationaux. Selon une déclaration de Lula, l'Italie soutiendrait l'accord une fois que les préoccupations concernant les secteurs agricoles auront été pleinement abordées. Cela s'inscrit dans un contexte où le gouvernement français, sous la pression des syndicats agricoles, cherche à naviguer entre ses obligations internationales et la légitimité de ses actions sur le plan national.
Cette demande de délai pourrait potentiellement fédérer les acteurs concernés, étant donné les conséquences d'une crise prolongée qui n’apporterait que des perdants. Les syndicats français, notamment la FNSEA, sont divisés, certains considérant le Mercosur comme une menace pour l'agriculture locale. Dans ce contexte, un report pourrait permettre à l'exécutif français de s'accorder un répit pour revoir la stratégie de négociation, alors même que d'autres pays comme l'Allemagne et l'Espagne restent en faveur d'un accord rapide.
En cas de report, il est probable que l'ensemble des acteurs impliqués célèbrent une victoire, et notamment les agriculteurs ainsi que la majorité politique en France, où le parlement a largement voté contre l'accord. Cependant, cette victoire pourrait également fissurer l'unité européenne, certains pays percevant cela comme un revers pour leur propre stratégie commerciale. En outre, une victoire pour l'Italie pourrait indirectement renforcer la position de Giorgia Meloni, une évolution que le président français Emmanuel Macron semble éviter, désireux de ne pas renforcer les liens avec la dirigeante italienne.
Si un report venait à se concrétiser, il pourrait se transformer en un abandon sérieux, ce qui irait à l'encontre des ambitions d'une industrie française poussée à l'innovation et à l'ouverture sur de nouveaux marchés. Des voix au sein de l'industrie insistent sur l'importance d'un accès accru aux marchés sud-américains, et soulignent que cet accord, malgré ses controverses, porte en lui l'opportunité d'une croissance économique durable.
En résumé, si la demande de Meloni est acceptée, elle pourrait offrir un répit stratégique pour l'Italie et la France, tout en creusant davantage les fractures au sein de l'Europe sur des questions clés du commerce international.







