Se priver d'indispensables comme un shampooing ou des fournitures scolaires n'est plus qu'une réalité pour des millions de Français. Le député EELV Boris Tavernier a récemment déposé une proposition de loi visant à reconnaître officiellement la précarité matérielle, une forme de pauvreté souvent ignorée. Annoncée le 10 décembre, cette initiative se positionne comme un nouvel axe dans la lutte contre la pauvreté en France.
Cette proposition a pour but d'inscrire dans la législation la notion de précarité matérielle, qui se traduit par l'incapacité à accéder à des biens de consommation courante. Selon l'Agence du don en nature, environ 12,7 % de la population métropolitaine est touchée par cette forme de précarité, mettant en lumière une crise sociale de grande ampleur. La prise de conscience est essentielle, estime Romain Canler, directeur de l'association : "Nous assistons depuis plusieurs années à une paupérisation progressive d'une partie de la population qui n'a plus les ressources nécessaires pour vivre dignement."
Cette réalité, exacerbée par l'inflation et l'augmentation insuffisante des salaires, concerne des ménages divers, notamment les familles monoparentales, les étudiants et les travailleurs précaires. “Inscrire la précarité matérielle dans la loi pourrait également encourager des entreprises à l'intégrer dans leur politique de responsabilité sociétale", rajoute Romain Canler.
Le débat autour de cette proposition se poursuivra, mais une chose est claire : comme l'indique France Info, la lutte contre la précarité matérielle devra devenir une priorité dans les prochaines législatures pour qu’aucun Français ne soit contraint à renoncer aux biens essentiels de la vie quotidienne.







