Alors que le Salon international de l’agriculture se profile à l’horizon, prévu à Paris du 21 février au 1er mars 2026, la question de la présence des bovins du Sud-Ouest devient urgente. Malheureusement, en raison des préoccupations sanitaires associées à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), les animaux issus des zones réglementées ne pourront pas être exposés. C'est ce qu'affirme le spécialiste en santé bovine, François Schelcher, de l'École nationale vétérinaire de Toulouse.
Cette décision est motivée par des règles strictes concernant la sortie des zones sous contrôle. Actuellement, la stratégie nationale repose sur une vaccination massive, mais cette approche ne génère pas d'effets immédiats. Selon Schelcher, pour qu'une zone soit déclarée stabilisée, il est nécessaire qu'au moins 95 % des exploitations aient été vaccinées, et qu'aucun nouvel incident ne soit détecté pendant au moins 60 jours.
Un délai de deux mois impossible à contourner
Après l'administration du vaccin, il faut environ 28 jours pour atteindre une protection complète chez les animaux. De plus, la durée d'incubation de la dermatose nodulaire peut atteindre 35 jours. Ces facteurs imposent un délai incompressible d'environ deux mois sans nouveaux cas, rendant difficile toute levée des restrictions de déplacement.
Dans le Sud-Ouest, même avec une hypothèse optimiste où la couverture vaccinale atteindrait les objectifs requis d'ici la mi-janvier, le délai sanitaire nécessaire ne permettrait une stabilisation qu’au mieux vers la mi-mars. Ce timing s'avère parfaitement incompatible avec l'agenda du Salon, prévu plusieurs semaines plus tôt.
Il en résulte que les bovins provenant des zones touchées ne pourront pas participer, une exclusion qui, bien que douloureuse, est indispensable pour éviter la propagation du virus. Dans ce contexte, le **Ministère de l'Agriculture** insiste sur la nécessité de prioriser l'éradication rapide de la maladie et la protection de tous les élevages.
Les éleveurs du Sud-Ouest expriment leur frustration face à cette situation. Comme le souligne Jean Dupont, un éleveur engagé dans la lutte contre la maladie : "Nous comprenons l'importance de la sécurité sanitaire, mais c'est dévastateur pour notre réputation dans un événement de cette ampleur. C'est notre chance de montrer la qualité de notre élevage."
Les conséquences de cette décision résultent également d'un contexte général de vigilance accrue en France concernant la santé animale, alors que les mesures strictes visent à contrôler la propagation de la dermatose nodulaire dans toute l’Europe. L’enjeu pour le pays est de maintenir la confiance des consommateurs et garantir la sécurité de l’approvisionnement en viande.
En somme, la participation des bovins du Sud-Ouest au Salon de l’Agriculture 2026 est compromise, mais cette mesure, bien que difficile, est essentielle pour la santé animale et la pérennité de l'industrie agroalimentaire en France.







