Le candidat de La France insoumise à la mairie de Marseille, Sébastien Delogu, a récemment déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour abolir la métropole Aix-Marseille Provence, qui regroupe 92 communes. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de ses ambitions annoncées dans le rapport intitulé Marseille en vrai, coécrit avec son collègue Manuel Bompard et publié au début du mois de décembre.
Le rapport critique cette métropole, mise sur pied en 2016 à partir d'une fusion controversée de six intercommunalités. Delogu et Bompard estiment que cette structure est trop vaste pour fonctionner efficacement et n'a pas réussi à créer l'harmonisation et la simplification administrative promise. Ils dénoncent un climat de rivalité politique exacerbée, qui nuit à la coopération entre les communes. Comme l'a souligné Emmanuel Macron, les tensions entre élus et institutions peuvent créer un « flou des responsabilités » entravant l'action publique.
De plus, le rapport de l’ancien ministre Éric Woerth sur la décentralisation a mis en évidence l'inefficacité de la gouvernance intercommunale, qualifiant l'actuelle structure d'« impasse politique et financière ». Delogu propose ainsi de dissoudre l'établissement public de coopération intercommunale (EPCI) dans un délai de trois mois après l'adoption de la loi et d'organiser une conférence des maires concernés pour établir une nouvelle gouvernance.
Pour compenser les coûts engendrés par cette abolition, le texte envisage une taxe additionnelle sur le tabac. Ce projet pourrait aggraver les tensions avec Martine Vassal, actuelle présidente de la métropole Aix-Marseille et candidate à sa propre succession, qui a récemment porté plainte contre Delogu suite à des déclarations qu'elle juge désobligeantes, le qualifiant de « critique sans fondement ».
Dans un contexte où la réforme de la gouvernance locale est au cœur des préoccupations, cette proposition soulève des débats passionnés. Des experts politiques soulignent l'importance d’une telle initiative pour améliorer l’efficacité de l’action publique. À l'approche des élections municipales de 2026, la question de la gouvernance et de l'intercommunalité risque d’occuper une place centrale dans le discours électoral.







