Après l'annonce de l'interdiction de séjour par les États-Unis à l'encontre de Thierry Breton, l'ancien commissaire européen, la classe politique française démontre une unité inattendue. Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot et Raphaël Glucksmann font front commun contre cette décision, qu'ils considèrent comme une attaque frontale sur la souveraineté européenne.
Les États-Unis ont récemment décrété l'interdiction de visa pour Thierry Breton et quatre autres membres d'ONG européennes, tous fervents partisans d'une régulation stricte des géants numériques. Cette décision a provoqué une réaction immédiate et virulente au sein des élus européens, notamment en France.
'La France condamne ces décisions de restriction de visa visant Thierry Breton et d'autres personnalités. Ces mesures relèvent d'une intimidation inacceptable et d'une coercition à l'encontre de notre souveraineté numérique', a déclaré Emmanuel Macron sur le réseau social X.
Une défense affirmée de la souveraineté numérique
Le président français a rappelé que la réglementation numérique en Europe vise à garantir une concurrence loyale entre les plateformes. 'Ces règles s'appliquent dans notre territoire, sans viser de pays tiers, pour assurer la justice en ligne, conforme à celles déjà en vigueur hors ligne', a-t-il précisé.
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a été l'un des premiers à réagir. 'Les peuples européens sont libres et souverains, et personne ne doit leur imposer des règles pour leur espace numérique', a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de défendre les acquis européens.
Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne, a ajouté: 'Aucune sanction ne pourra étouffer la souveraineté des peuples européens. Thierry Breton a agi dans l'intérêt général européen, conformément à son mandat reçu des électeurs en 2019.'
Critiques de la décision américaine
Raphaël Glucksmann, eurodéputé, a vigoureusement critiqué l'administration américaine: 'Nous ne sommes pas une colonie des États-Unis! Nous sommes Européens, et nous devons défendre nos lois et nos principes. Cette sanction grotesque est une véritable marque de reconnaissance pour son engagement en faveur de notre souveraineté.'
Dans le camp du Rassemblement National, les réactions sont plus nuancées. Sébastien Chenu a déclaré sur RTL: 'Il me semble que l'administration américaine se fourvoie, non seulement sur le fond, mais aussi sur l'image qu'elle renvoie à l'échelle mondiale.' En revanche, l'eurodéputée Virginie Joron a soutenu que les États-Unis ont montré une 'patience excessive', accusant Thierry Breton d'avoir 'menacé' Elon Musk au sujet des réglementations européennes. Catherine Griset, également eurodéputée, a quant à elle affirmé que les États-Unis ne sacrifieraient pas leurs intérêts pour un 'continent sans libertés.'







