Dans un récent appel à l'action, l'ONU a exhorté les autorités talibanes à lever l'interdiction qui empêche les femmes afghanes de travailler au sein de ses opérations humanitaires. Cette mesure, en vigueur depuis trois mois, compromet gravement la réalisation de missions d'aide essentielles pour les populations, notamment les femmes et les filles vulnérables, qui dépendent de ces services.
La représentante d'ONU Femmes en Afghanistan, Susan Ferguson, a déclaré : « Nous demandons instamment que cette mesure soit annulée, afin que nos employées puissent accéder aux bureaux et interagir sur le terrain. Cela permettra une assistance efficace pour celles qui en ont le plus besoin. » Depuis qu'ils ont de nouveau pris le pouvoir en 2021, les talibans maintiennent un environnement de travail strict qui limite les droits des femmes, incluant des restrictions sur l'éducation et l'accès à des lieux publics.
Ferguson a également souligné que l'absence de femmes dans le personnel humanitaire fait obstacle à l'accès à l'aide, indiquant que les femmes représentent une part significative des bénéficiaires. « Les restrictions actuelles menacent non seulement des vies, mais violent aussi les principes fondamentaux des droits humains », a-t-elle ajouté. Selon des sources locales, plus de 400 employées afghanes sont concernées par cette interdiction.
Les conséquences de cette situation se font déjà sentir. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a récemment dû interrompre son aide en raison de l'impossibilité de travailler sans personnel féminin, ce qui a limité la capacité du HCR à interagir avec les 52% de femmes parmi les migrants de retour en Afghanistan, comme rapporté par le quotidien "Le Monde".
Dans le contexte plus large des droits humains, les restrictions imposées aux Afghanes sont une source d'inquiétude croissante. Les femmes sont désormais souvent exclues des espaces publics et privées de nombreux droits fondamentaux. Comme l'a précisé le rapport de l'International Crisis Group, « il est impératif que la communauté internationale réagisse fortement aux violations des droits des femmes en Afghanistan. » Le paysage humanitaire est désormais plus fragile que jamais, avec des personnes dans le besoin risquant de ne pas obtenir l'aide nécessaire si les femmes ne peuvent pas participer aux efforts de secours.
Les talibans n'ont pas encore réagi à ces appels, mais les nations et organisations du monde continuent de surveiller la situation de près, espérant un retour à la normale pour les droits des femmes en Afghanistan.







