Chaque mois de décembre, Lagos, la capitale économique du Nigeria, s'anime sous l'influence de l'harmattan. Les embouteillages deviennent plus fréquents et les taxis augmentent leurs tarifs, tandis que les Nigérians affluent vers les restaurants, bars et clubs pour profiter de la vie nocturne.
'Detty December', un terme en pidgin nigérian signifiant 'Dirty December', marque cette période où la ville, habituellement animée, entre dans une frénésie inégalée, attirant même les Nigérians de la diaspora qui reviennent pour les festivités de fin d'année. Cette année, le 'Detty December Festival' s'annoncera grandiose avec trois semaines de concerts et de spectacles.
Chioma Chinweze, une consultante en marketing de 33 ans, déclare : "Après une longue année de travail, décembre est le moment idéal pour sortir, s'amuser et se détendre". Pour elle, et beaucoup d'autres, ce mois est synonyme d’excitation.
"Detty December est synonyme de plaisir, de fête continuelle", s'exclame Rukky Michel, 27 ans, cocktail à la main. Les Nigérians sont réputés pour leur goût de la vie, et avec les crises économiques, cette période devient une évasion nécessaire. Taiwo Akintunji, infirmier à Los Angeles, insiste sur le fait que les Nigérians aiment dépenser pendant ces festivités.
Dans les clubs, les spectacles sont éblouissants, illustrant la passion locale pour la danse et la musique afrobeat. Charbel Abi Habib, le manager d'un club, explique : "C'est pendant Detty December que nous réalisons notre chiffre d'affaires le plus élevé. De nouveaux établissements ouvrent, attirant encore plus de fêtards".
Les danseurs enivrent l'atmosphère, tandis que certains, comme Kiki Banjo, une future mariée qui revient du Royaume-Uni, trouvent un bonheur partagé : "C'est un moment de pure joie. Tous ceux de la diaspora reviennent, et l'ambiance est exceptionnelle".
Malgré les défis économiques croissants et les préoccupations sécuritaires, la fête continue. Liberty Mini, décoratrice d'intérieur, déclare : "Je me sens plus en sécurité ici qu’ailleurs". C'est cette insouciance qui transforme Lagos en un terrain de fêtes sans limites chaque décembre, offrant aux Nigérians une lumières au cœur des ombres économiques. L'importance de ces célébrations ne réside pas seulement dans les festivités, mais aussi dans leur pouvoir d'unir une nation au-delà des difficultés quotidiennes.
Dans les clubs, les traditions de 'spraying', où les invités offrent des billets en l'air, persistent malgré les règlements. Un agent immobilier confie : "Demain, la fête recommencera, car ici, chaque nuit est unique". Un sentiment partagé par tous ceux qui, comme lui, célèbrent la vie à Lagos pendant cette période magique.







