Dès le lever du jour, les agriculteurs, accompagnés d'un impressionnant cortège de tracteurs, se sont dirigés vers la capitale belge le jeudi 18 décembre. Cette manifestation coïncide avec le Conseil européen, où les représentants des 27 États membres tentent de trouver des solutions aux enjeux agricoles. De nombreux barrages sont maintenus sur les routes de France pour protester contre la gestion de l'épidémie de dermatose, accentuant une colère déjà existante parmi les agriculteurs.
Au cœur de cette mobilisation, des sujets préoccupants : l'accord de libre-échange avec le Mercosur, perçu comme une menace pour les filières locales, et la nouvelle réforme des subventions de la PAC, qui pourrait bouleverser le paysage agricole. Pascal Verrièle, secrétaire général de la FDSEA 77, a déclaré à BFMTV : "Nous sommes ici pour alerter sur des mesures qui menacent notre agriculture". Cette mobilisation s'annonce comme un tournant pour le secteur, alors que la FNSEA prévoit plus de 10,000 participants, venant majoritairement de France, pour revendiquer des décisions fermes de la part des chefs d'État européens.
Les craintes des agriculteurs ne portent pas uniquement sur le Mercosur, mais également sur une éventuelle imposition de taxes carbone aux frontières, qui pourrait entraîner une hausse significative des coûts. Corinne Bonnet, céréalière en Seine-et-Marne, a partagé son inquiétude : "C'est un saut dans l'inconnu, et nous ne savons pas comment nous y adapter". Les agriculteurs craignent que ces changements rendent leur situation financière encore plus précaire.
Les opinions des experts ne sont pas en reste. Selon un rapport du Ministère de l'Agriculture, une telle réforme pourrait aboutir à une perte d'autonomie alimentaire en France si elle n'est pas mise en œuvre avec prudence. Ce constat est partagé par plusieurs syndicats agricoles qui interpellent le gouvernement sur la nécessité de protéger l’agriculture locale face à des désavantages concurrentiels croissants.
Cette lutte pour la survie du secteur agricole s'inscrit dans un contexte plus large d'inquiétudes liées à la santé de l'élevage, exacerbées par l'ennemi invisible qu'est la dermatose. La mobilisation à Bruxelles est non seulement un cri du cœur des agriculteurs, mais aussi un appel à la solidarité des citoyens, qui, d'après un sondage BFMTV, soutiennent majoritairement leurs actions constitutives.







