Dans l'arène politique américaine, Donald Trump a réussi à tourner une critique en sa faveur avec le concept de "Trump Derangement Syndrome" (TDS). Ce terme désigne une réaction négative irrationnelle à son égard, synonyme d'hostilité obsessionnelle, selon ses partisans. À travers cet article, nous allons explorer comment un terme sans fondement médical est devenu un outil pour décrédibiliser les adversaires du président.
Le 14 décembre, un événement tragique a ravivé ce débat lorsqu'un proche de l'ancien président, le réalisateur Rob Reiner, a été retrouvé mort, entraînant une avalanche de réactions. Trump a même cherché à lier ce décès à ce qu'il décrit comme des "troubles mentaux" chez ses critiques, déclarant sur son réseau social Truth Social : "Leur décès serait dû à la colère qu’il a suscitée chez son entourage par son trouble mental profond et incurable : le syndrome de dérangement trumpien appelé TDS." Cette déclaration n'est pas isolée ; elle illustre une tendance offensive chez Trump qui utilise les tragédies pour renforcer son discours.
Le TDS, bien que considéré comme un concept pseudoscientifique, a été popularisé par des conservateurs et des élus républicains, adoptant une posture de victimisation face à la critique. Le Parisien souligne que cette stratégie permet de balayer les préoccupations légitimes concernant ses politiques et de renverser la culpabilité sur la gauche. Les critiques, souvent qualifiées d'obsessionnelles envers Trump, se voient ainsi discréditées, laissant peu de place à un débat constructif.
Cette tactique n'est pas nouvelle. Une similarité peut être observée avec le "Bush Derangement Syndrome" (BDS) qui avait émergé sous George W. Bush. Le psychiatre Charles Krauthammer avait introduit cette expression pour dépeindre ce qu'il voyait comme une paranoïa chez ceux qui s'opposaient à la guerre en Irak. Ce parallèle met en lumière comment les présidents américains, dans des contextes similaires, ont tenté de contrôler le discours public à travers des termes psychanalytiques.
Actuellement, il existe même des tentatives législatives visant à reconnaître officiellement le "syndrome de dérangement Trump" comme une pathologie mentale. En mars 2025, un projet de loi a été présenté par des républicains, mettant en avant l'idée que ce mal touche "la gauche" et serait responsable d'une "division" au sein de la société. Cette démarche a suscité des critiques d'experts en santé mentale qui rappellent que stigmatiser des opinions politiques variées n'est pas la solution.
En somme, le phénomène du "Trump Derangement Syndrome" illustre non seulement les discours polarisés de la politique américaine, mais également la manière dont des concepts souvent non fondés peuvent être utilisés pour légitimer ou invalider des critiques. Avec une société de plus en plus divisée, il reste à voir comment cette tendance évoluera sous le prochain mandat, mais ce qui est certain, c'est que le dialogue politique américain devra naviguer avec précaution à travers de tels débats.







