Le groupe armé M23, étroitement lié au Rwanda, a commencé le retrait de ses forces de la ville d'Uvira, située dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), le 17 décembre. Cette décision intervient après une offensive qui a suscité de vives réactions, notamment de la part des États-Unis, qui ont dénoncé une "claire violation" d'un accord de paix récemment établi.
La prise de contrôle d'Uvira, une ville importante comptant plusieurs centaines de milliers d'habitants, avait commencé le 10 décembre, alors que le M23 avait déjà conquis d'autres grandes villes congolaises comme Goma et Bukavu plus tôt dans l'année. Cette nouvelle avancée dans la province du Sud-Kivu coïncide avec un récent accord de paix fragile signé entre la RDC et le Rwanda à Washington, avec l’appui du président américain Donald Trump.
Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23, a déclaré que les troupes ont commencé à quitter Uvira, sans préciser leur destination. Des sources locales confirment le mouvement des véhicules militaires du M23 en direction du nord, probablement vers Luvungi. Un habitant d'Uvira rapporta : "Nous voyons des véhicules quitter la ville, ce qui laisse présager un retrait stratégique de leur part."
Le M23 a également exprimé son souhait d’éviter toute violence ou représailles à l'égard de la population d'Uvira, appelant les médiateurs et autres acteurs internationaux à intervenir pour garantir la sécurité de la ville. Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du groupe, a mentionné sur les réseaux sociaux : "Nous voulons nous assurer qu'Uvira demeure à l'abri de la violence."
Du côté de Kinshasa, l'annonce du retrait a été qualifiée de "non-événement". Le gouvernement réclame toujours le retrait des troupes rwandaises qui soutiennent le M23, bien que le Rwanda se défende de toute implication officielle. Les analystes s'interrogent sur les véritables motivations derrière ce retrait et sur la capacité de la communauté internationale à maintenir la paix dans la région. Comme l’a souligné un expert en relations internationales interrogé par Le Monde, "le retrait pourrait être une manœuvre tactique, mais les tensions demeurent palpables."







