Mont-de-Marsan (AFP) – La tension monte dans le Sud-Ouest de la France alors que les agriculteurs continuent de bloquer des routes pour protester contre l'abattage des troupeaux atteints de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Face à ces mouvements, le gouvernement défend sa stratégie tout en annonçant l'extension de la vaccination à un million de bovins supplémentaires.
"Nous ne pouvons pas accepter l'abattage de bêtes saines simplement parce qu'elles font partie d'un troupeau où une maladie a été détectée," a affirmé Léon Thierry, coprésident de la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques, lors d'un blocage sur l'A64 près de Briscous. Il décrit cette décision comme "contre-naturelle" et un acte d'extermination des vaches et des agriculteurs.
Des actions similaires se poursuivent sur d'autres axes, notamment à Carbonne (Haute-Garonne) où près de 80 tracteurs ont été mobilisés. Ailleurs, des agriculteurs se sont rassemblés devant les préfectures pour exprimer leur mécontentement, incendiant des pneus pour symboliser leur colère.
Une vaccination élargie dans le Sud-Ouest
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a promis de vacciner "près d'un million" d'animaux dans les régions particulièrement touchées telles que la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie. Ce nouveau programme de vaccination vise à ajouter aux efforts passés, où un million de bovins avaient déjà été vaccinés depuis le début de la campagne le 18 juillet.
Ces vaccinations seront concentrées dans les zones affectées par la maladie, notamment à travers les départements des Pyrénées-Orientales, Ariège, et Hautes-Pyrénées, où le virus continue de se propager. Selon des experts, cette approche proactive permettra de maîtriser la maladie tout en minimisant les pertes économiques pour les agriculteurs.
Toutefois, la stratégie de vaccination suscite un débat parmi les syndicats agricoles. La Coordination rurale et la Confédération paysanne, d'ordinaire en désaccord, s'unissent contre l'abattage des foyers infectés, plaidant pour une vaccination plus large. À l'opposé, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs soutiennent que l'abattage est la solution la plus efficace pour contrôler la propagation de la maladie, comme rapporté par Le Monde.
La crise actuelle s'inscrit dans un contexte de mécontentement grandissant parmi les agriculteurs, exacerbée par d'autres sujets sensibles comme les accords commerciaux du Mercosur et la réduction du budget de la Politique agricole commune (PAC). Ce climat de tension pourrait provoquer des mobilisations plus larges dans les semaines à venir, alors que les agriculteurs font face à des défis structurels toujours plus pressants, alertent plusieurs analystes.







