Invitée sur RTL, Laurence Marandola, agricultrice et ancienne porte-parole de la Confédération paysanne, a exprimé son opposition à la politique d'abattage massif des bovins touchés par la dermatose nodulaire. Elle plaide pour une approche plus ciblée, accompagnée d'une surveillance renforcée des troupeaux, soulignant les lacunes de la stratégie actuelle du gouvernement.
La colère des agriculteurs monte en flèche après l'abattage de 207 vaches à Bordes-sur-Aruize, en Ariège, le 12 décembre, suite à la découverte d'un cas de dermatose bovine. Alors que la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, soutient cette mesure drastique, Laurence Marandola s'interroge sur son efficacité. "On tue pour une bête malade. Je ne suis pas sûre que la ministre de l'Agriculture soit notre ministre aujourd'hui," a-t-elle déclaré, qualifiant cette décision de "massacre total".
Elle est convaincue que l'abattage massif ne fait qu'aggraver la situation, comme l'ont confirmé de nombreux éleveurs. "Si l'abattage massif avait fonctionné, nous ne serions pas dans cette situation actuelle," a-t-elle insisté, ajoutant que des cas de dermatose continuent d'émerger quotidiennement à travers la France. Marandola propose plutôt une méthode d'abattage ciblé, inspirée des pratiques de la Suisse, qui combine une surveillance assidue des troupeaux avec la destruction des seuls animaux infectés.
Dans un contexte de troubles, la réponse du gouvernement reste floue. Lors d'une interview sur ICI Occitanie, Annie Genevard a affirmé qu'un million d'animaux seraient vaccinés prochainement, sans toutefois modifier la stratégie actuelle. Cela n'a pas apaisé les tensions parmi les agriculteurs, qui sont divisés sur la question. "C'est un coup de poignard dans le dos," a riposté Marandola face à ceux qui soutiennent l'abattage massif, comme la FNSEA, principale organisation agricole en France.
La mobilisation des agriculteurs se renforce, avec des blocages de routes organisés par la Confédération paysanne depuis le 12 décembre. Des tracteurs ont paralysé des autoroutes, notamment en Haute-Garonne, exigeant un changement de protocole. "Il faut tout bloquer pour que ce massacre s'arrête," a alerté Marandola, référence partagée par de nombreux éleveurs en lutte. Des figures emblématiques comme Jérôme Bayle, engagé dans la contestation agricole, montrent que cette colère ne faiblira pas.
Alors que le gouvernement semble privilégier une approche centralisée, ses positions sont de plus en plus contestées par les agriculteurs, qui réclament une stratégie plus humane et efficace pour gérer cette crise sanitaire. Les éleveurs espèrent un dialogue renouvelé avec l'État afin de trouver une solution qui réponde réellement aux enjeux du terrain.







