Un climat de tension règne à la prison de Bordeaux-Gradignan. Ce lundi 15 décembre, une intersyndicale composée des syndicats Ufap-Unsa Justice et CGT Pénitentiaire a organisé un nouveau blocage du centre pénitentiaire. En effet, la situation semble être devenue intenable, avec des dénonciations sur la dégradation des conditions de travail et de vie des détenus, exacerbée par la surpopulation au sein de l'établissement. Le nombre de détenus frôle actuellement les 1 237, bien au-delà des 633 places prévues. Cette situation engendre inévitablement de graves soucis tant pour les agents que pour les prisonniers.
Les surveillants rappellent que les conditions de travail ne cessent de se détériorer. Ronan Roudaut et Grégory Duboué, délégués pour les syndicats, ont exprimé leur colère : "Cela ne peut plus durer. Les agents pénitentiaires et les détenus vivent dans des conditions inhumaines." Des cellules, mesurant environ 10 mètres carrés, abritent jusqu'à trois détenus, parfois avec un quatrième dormant sur un matelas au sol. Les inquiétudes concernant des "quadriplettes" sont montées en flèche, et bien qu'il y ait eu des tentatives de les éviter, le seuil de tolérance semble avoir été franchi.
Concernant la gestion de la crise, les représentants syndicaux ont réclamé non seulement des effectifs supplémentaires mais également l'instauration d'un dialogue social véritable, plutôt qu'un monologue de la direction. Comme le souligne la CGT, "sans un véritable dialogue, nous ne pourrons pas envisager d'amélioration durable de la situation." La direction interrégionale de l'administration pénitentiaire n'a pas encore répondu à ces revendications, laissant planer le doute sur l'avenir de ce centre pénitentiaire déjà à bout de souffle.
Pour renforcer la sécurité, plusieurs opérations ont été menées, incluant des fouilles coordonnées, témoins d'une volonté gouvernementale de remédier à cette crise. Cependant, les professionnels du milieu, comme le sociologue et expert en politiques pénitentiaires Jean-Claude B., insistent : "il est nécessaire de revoir en profondeur la gestion des établissements pénitentiaires, en garantissant des conditions de travail dignes pour le personnel, ainsi que des conditions de vie acceptables pour les détenus". Alors que les mobilisations se multiplient, Bordeaux-Gradignan pourrait bien devenir le symbole d'un système pénitentiaire en pleine mutation.







