Jacques Boncompain, président de l'Association pour défendre la mémoire du Maréchal Pétain (ADMP), se retrouve au cœur d'une tempête médiatique après avoir qualifié Philippe Pétain de « premier résistant de France » et affirmé qu'il avait contribué à « sauver » des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 4 mars, ce dernier sera jugé pour contestation publique de crimes contre l'humanité, comme l'a annoncé la procureure de Verdun, Delphine Moncuit.
La messe controversée a eu lieu le 15 novembre à Verdun, célèbre pour la bataille historique de 1916. Pétain, surnommé « le vainqueur » de cette bataille, a dirigé le régime de Vichy, qui a collaboré avec les nazis, une période que beaucoup jugent noire de l'histoire française.
Les propos de Boncompain soulèvent des réactions passionnées, et de nombreux historiens s'accordent à dire qu'ils constituent une forme de révisionnisme inacceptable. Philippe Pétain, qui a été condamné à mort en 1945, peine ensuite commuée en détention à vie, a marqué l'histoire de France d'une empreinte difficile à effacer.
Des experts, comme l'historien Jean-Pierre Azéma, mettent en garde contre ces idéologies révisionnistes, arguant qu'elles déforment la mémoire collective et minimisent l'horreur des crimes commis durant cette période. Pour lui, « revendiquer une intention de résistance de Pétain est non seulement historiquement inexact, mais également offensant pour les victimes de la barbarie nazie. »
La loi française sanctionne la négation ou la minimisation outrageante de crimes contre l'humanité, avec des peines allant jusqu'à un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Le cas de Boncompain pourrait bien être un tournant dans la lutte contre ces discours révisionnistes, témoignage de la sensibilité qui entoure la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France.







