Pour la 16e édition du salon des vins bio de Touraine Biotyfoule, les 5 et 6 décembre 2025, un changement de format a été opéré. L'événement démarre le vendredi soir, de 18 h à 21 h, et se termine le samedi à 19 h. Les jeunes adultes entre 25 et 40 ans sont les premiers à apprécier cette formule novatrice.
« Cette année, nous avons décidé d'ouvrir dès le vendredi, à l’heure de l’apéritif. L’affluence a été impressionnante, avec une forte participation de jeunes adultes désireux d’explorer. Cela montre une réelle curiosité de leur part », affirme un des organisateurs. Cette initiative vise à rajeunir le public après quinze éditions au format traditionnel courant sur le weekend, en profitant des festivités de Noël et des animations du Téléthon qui attirent déjà du monde autour de l’hôtel de ville.
Un vin culturel avant tout
Les jeunes consommateurs, entre 25 et 40 ans, se sont tournés vers les vins bio, principalement produits en Indre-et-Loire et Loir-et-Cher. Sophie, du Chai de Thélème à Huismes, remarque un changement dans la consommation de vin, impactée par le pouvoir d'achat et un rapport plus prudent à l'alcool : « Le vin ne doit pas être réduit à une simple boisson alcoolisée. C'est avant tout un produit culturel qui mérite d'être célébré et partagé. » Ancienne urbaniste reconvertie dans le secteur viticole, elle aborde également les tendances actuelles en matière de consommation qui influencent les moments de convivialité, soulignant que « nous recevons moins qu’auparavant ».
Le montlouis et ses atouts
Jean-Christophe, du domaine de Pintray à Montlouis, exploite la nouvelle amour des jeunes pour le vin blanc afin de promouvoir ses cuvées bulles. « Nous avons la chance d’être un peu plus épargnés que d’autres appellations. » Cependant, le secteur viticole rencontre d'innombrables défis ; l’interdiction imminente de certaines substances de traitement pose des questions sur l'avenir des viticulteurs bio face aux maladies de la vigne.
Face à une consommation qui baisse, l'optimisme devient une nécessité pour les producteurs. Gabrièle, du domaine Dansault à Montlouis, apprécie la dynamique positive qu’ont apportée des figures telles que Jacky Blot et François Chidaine dans l'amélioration de la qualité vinicole. Bien qu'elle note une stagnation sur le marché, elle reste confiante quant à l'avenir, même si elle admet que « le vin bio souffre, comme tout le monde ».
Vers un avenir incertain
Louis, du domaine de L’Aumonier à Couffy, engagé dans une démarche biodynamique, met en avant l'importance du respect de l’environnement dans sa production. Cependant, il s’inquiète de la possibilité de valoriser ces efforts dans le prix de vente. Pierre, du Domaine Pierre Sourdais, souligne la pression croissante sur les prix des vins rouges de Chinon, en affirmant : « Le prix de vente n’est pas élastique et je suis préoccupé par l’augmentation des charges. »
Les défis continuent de s'accumuler pour le monde du vin. Toutefois, des événements comme Biotyfoule pourraient être la clé pour renouveler l'intérêt des jeunes générations pour les vins bio, en transformant la perception artistique de ces nectars en une expérience sociale à ne pas manquer.







