Malgré les annonces récentes de Sébastien Lecornu, ministre de l'Agriculture, la colère des agriculteurs du Sud-Ouest est loin de s'apaiser. Au premier jour des vacances scolaires, plusieurs barrages se maintiennent sur les axes routiers, illustrant le mécontentement croissant face à la gestion gouvernementale d'une crise sanitaire bovine.
À Cestas, au sud de Bordeaux, la Coordination rurale de Gironde (CR33) a annoncé que l'A63 resterait bloquée « minimum jusqu'à dimanche soir ». Ludovic Ducloux, viticulteur et coprésident de CR33, a déclaré : « Nous avons suffisamment de provisions pour tenir », témoignant ainsi de la détermination des manifestants.
En solidarité avec les agriculteurs, une trentaine de taxis ont également rejoint le mouvement, convoyer les manifestants en milieu de matinée. Les manifestants ont, cependant, symboliquement levé une bretelle d'accès en direction de Bordeaux-Bayonne pour permettre aux vacanciers de rejoindre leur famille sans encombre.
Malgré ces concessions, l'autoroute A64 entre Toulouse et Bayonne est fermée sur plus de 180 km, et les barrages se poursuivent à Carbonne. Thierry Léon, co-président de la CR des Pyrénées-Atlantiques, a affirmé : « Nous ne relâcherons pas la pression. » Dans d'autres régions comme la Corrèze et la Dordogne, bien que quelques barrages aient été levés, la situation reste tendue.
Les éleveurs restent fermes : ces actions de blocage se poursuivront jusqu'à ce que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, annonce la fin de l'abattage systématique des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Un membre de la Confédération paysanne, Christophe Gouazé, a ainsi réitéré cette exigence.
Les représentations agricoles, bien que partiellement ouvertes à une trêve pendant les fêtes, maintiennent la pression sur le gouvernement. François Walraet, secrétaire général de la CR, a exprimé le besoin de « faire une pause » durant Noël, tout en précisant que les sections départementales sont libres de poursuivre les actions.
La FNSEA, accompagnée des Jeunes agriculteurs, a également demandé une trêve conditionnée à l'envoi d’informations claires sur les compensations proposées. « Les réponses attendues sur les indemnisations et la sécurité économique des exploitations ne sont pas suffisantes », a souligné un représentant de la FNSEA.
Alors que la situation demeure instable, le gouvernement devra rapidement trouver des solutions pour apaiser les tensions. À l'approche des fêtes de fin d'année, il est impératif que le dialogue s'établisse, afin d'éviter des perturbations prolongées pour les usagers et les agriculteurs eux-mêmes.







