La situation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est officiellement décrite comme "sous contrôle", mais la colère des agriculteurs monte. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, se rend lundi à Toulouse pour répondre aux critiques concernant sa gestion de cette crise sanitaire qui affecte le cheptel français.
Dans une interview sur France 2, Genevard a affirmé que les discussions avec les agriculteurs sont "ouvertes", tout en défendant sa stratégie, comprenant le dépeuplement, la vaccination et des restrictions de mouvement. Ce plan, conçu pour éradiquer cette maladie animale extrêmement contagieuse, reste controversé parmi les éleveurs.
En prévision de son arrivée en Haute-Garonne, Genevard a pour mission de lancer une campagne de vaccination pour près d'un million de bovins, alors que la colère des agriculteurs s'est intensifiée en réponse aux mesures d'abattage systématique. Les syndicats Coordination Rurale et Confédération Paysanne ont unis leurs voix pour demander une extension de la vaccination plutôt que l'abattage, une position peu commune dans le paysage agricole habituel.
Les manifestations se multiplient dans la région, avec des blocages sur des routes stratégiques, notamment sur l'A63 près de Bordeaux. Jérôme Bayle, membre d'un syndicat local, a exprimé son scepticisme quant à l'impact de la visite de la ministre, affirmant qu'elle arrive sans "aucune proposition" concrète et que plusieurs éleveurs ont refusé de la rencontrer.
Dans ce contexte, le gouvernement insiste sur la nécessité de protéger les 125.000 autres éleveurs et les 16 millions de bovins en France. La politique actuelle prévoit l'abattage des bêtes des foyers infectés et la vaccination dans un périmètre de 50 kilomètres autour de ces foyers. Cette stratégie a reçu le soutien de la FNSEA, mais est dénoncée par de nombreux agriculteurs, qui voient l'abattage total de leurs troupeaux comme un drame personnel.
Face à cette fragilité, des experts mettent en garde contre les implications économiques d'une vaccination généralisée. La FNSEA souligne qu'une telle politique pourrait compromettre le statut d'indemnité de la France, affectant ainsi ses capacités d'exportation de bovins vivants pendant de longs mois. Toutefois, la Confédération Paysanne continue de plaider en faveur d'une modification de la stratégie actuelle, appelant à l'élargissement de la vaccination et la cessation des abattages.
La crise n'est pas née au sud-ouest, mais elle s'est intensifiée dans cette région où l'agriculture fait face à plusieurs défis, notamment une crise viticole exacerbée par le changement climatique. Les tensions agricoles se reflètent également dans les réseaux sociaux et au sein du paysage politique, avec des critiques visant le gouvernement de toutes parts.







