Le gouvernement a récemment annoncé que la campagne de vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) progresse dans le Sud-Ouest de la France, avec plus de 50 % des bovins déjà vaccinés. Cependant, cette avancée suscite encore des tensions parmi les agriculteurs, qui se mobilisent par des blocages sur plusieurs routes et autoroutes, principalement sur l'A75 au nord du viaduc de Millau.
« Aujourd'hui, plus de 50 % des 750 000 bovins concernés ont été vaccinés », a déclaré la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, par le biais d’un post sur X (anciennement Twitter). Selon les chiffres du ministère, 361 079 bovins ont reçu leur vaccin à la date du 27 décembre 2025. Pourtant, une zone ne peut être considérée comme immunisée légalement que si 95 % des élevages représentant 75 % des animaux ont été vaccinés.
Pour calmer les inquiétudes des agriculteurs, le gouvernement a promis une accélération de vaccination, suite à des manifestations qui perdurent depuis l'apparition de l'épidémie en Savoie cet été. L'État se bat contre la propagation de la dermatose en appliquant des mesures strictes, telles que l'abattage des troupeaux dès qu'un cas est détecté, et en restreignant les mouvements d'animaux.
Des blocages persistants
En dépit des promesses gouvernementales, des agriculteurs maintiennent des blocages dans certaines régions, notamment en Occitanie. Des actions ont été signalées sur l'A75 en Lozère, l'A64 en Haute-Garonne et d'autres routes nationales. Ces agriculteurs, dont certains sont membres de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, contestent le protocole de gestion de l'épidémie, en particulier l'abattage systématique des troupeaux.
Le 20 décembre, les syndicats agricoles ont été reçus à Matignon, mais les discussions sur l'abattage n'ont pas abouti. Les membres de la Coordination rurale se disent déterminés à persévérer : « Les fêtes de Noël sont passées, et nous sommes prêts à poursuivre nos actions », a affirmé Vincent Arbusti, porte-parole de l'organisation, sur un barrage à l'entrée d'Auch.
Des voies comme l'A75 ont été complètement fermées à la circulation, ce qui entraîne des conséquences économiques pour la région. En Nouvelle-Aquitaine, certains barrages ont été levés, mais la Coordination rurale a annoncé son intention de revenir en force en janvier. Selon un rapport de France24, le gouvernement peine à apaiser la colère des agriculteurs malgré les vaccinations en cours.
Des experts en agriculture estiment que le manque de communication claire de la part de l'État a exacerbé les tensions. Les agriculteurs expriment des préoccupations sur les conséquences économiques d'une telle épidémie, notamment en lien avec les marchés extérieurs. « La confiance entre les agriculteurs et le gouvernement est érodée », note un expert en politiques agricoles.
Malgré ces défis, l'État a jusqu'à présent signalé que 115 foyers de la maladie ont été détectés depuis fin juin, incluant des cas notables en Savoie et Pyrénées-Orientales, tous considérés comme « éteints » à ce jour. Les groupes de pression continuent de réclamer une révision des protocoles existants alors que la vaccination se poursuit dans un climat de mécontentement croissant.







