La situation agricole en France est devenue critique alors que la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se propage rapidement, menaçant la survie de nombreux élevages. Le ministre de l'Agriculture, Sébastien Lecornu, a convoqué d'urgence une réunion à Matignon avec plusieurs autres ministres et préfets pour aborder cette crise. Ce mardi matin, des voix s'élèvent parmi les agriculteurs, furieux de la gestion jugée insuffisante du gouvernement face à cette épidémie.
Depuis l'apparition du premier foyer en Savoie en juin 2025, les éleveurs, notamment dans le Sud-Ouest, se mobilisent pour réclamer des mesures plus efficaces. Un nouveau cas a été détecté dans l'Aude, où les autorités ont décidé d'abattre des bovins pour endiguer la propagation. Cependant, la ministre Annie Genevard a insisté sur le fait que la situation reste « sous contrôle », suscitant des interrogations parmi les experts du domaine. Le vétérinaire et analyste du secteur, Dr. Émile Laurent, souligne que même si l'épidémie semble maîtrisée, « la frustration des agriculteurs est palpable, car ils se sentent abandonnés face à la menace qui pèse sur leurs exploitations ».
La colère des agriculteurs s'est intensifiée avec des manifestations à travers le pays. Les agriculteurs du Gers, des Landes, et d'autres départements ont bloqué des axes routiers pour protester contre l'abattage systématique de leurs troupeaux. Selon le ministère de l'Intérieur, 45 actions de protestation ont été recensées, impliquant plus de 3 000 participants, une nette augmentation par rapport aux week-ends précédents.
Outre la pandémie de DNC, d'autres préoccupations pèsent sur le moral des agriculteurs. Le récent accord de libre-échange avec le Mercosur, qui pourrait ouvrir les portes à une importation massive de viande sud-américaine, suscite de vives inquiétudes. Les éleveurs craignent pour la concurrence déloyale que cela pourrait créer.
Dans ce contexte, la discussion autour de la Politique Agricole Commune (PAC) européenne est devenue cruciale. Les agriculteurs expriment leurs craintes quant à une baisse des budgets alloués, ce qui affecterait gravement leur capacité à faire face aux crises, qu'elles soient sanitaires ou économiques. « Il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures urgentes pour soutenir les éleveurs, ou nous pourrions voir un effondrement de l'agriculture française », avertit François Verdi, expert en économie agricole.
Alors que la réunion de ce matin s'apprête à débuter, tous les yeux sont rivés sur les décisions qui en sortiront. Les agriculteurs espèrent des réponses concrètes et des actions immédiates pour garantir la santé de leurs troupeaux et la pérennité de leurs exploitations.







