Le conseil municipal de Pessac a approuvé, le 16 décembre, le renouvellement du contrat de gestion privé de la restauration scolaire, qui s'étendra de 2026 à 2030. Ce vote a provoqué une vive réaction des élus minoritaires qui ont quitté la séance en dénonçant un "passage en force" à seulement quelques mois des élections municipales.
Les groupes d'opposition écologiste, de gauche, ainsi que des dissidents de la majorité ont exprimé leur mécontentement face à la décision du maire Franck Raynal (divers droite) de ne pas retirer la délibération relative à la délégation de Service Public (DSP) de la restauration. La gestion sera assurée par Sodexo, le délégataire sortant, à partir du 31 août 2026.
Cette décision s'inscrit dans un contexte tendu, puisque le contrat de restauration scolaire impacte directement de nombreuses familles, impliquant la production et la distribution de près de 1,1 million de repas et goûters par an pour les écoles, les centres de loisirs, et d'autres structures municipaux. Les enjeux sont d'autant plus sensibles que le sujet suscite des débats passionnés sur la gestion publique versus privée dans le secteur éducatif.
Au cours de la séance, l'élue écologiste Laure Curvale a souligné qu'il n'existait aucune obligation réglementaire poussant à une telle décision imminente, et a recommandé l'élaboration d'un avenant pour permettre une évaluation par la future équipe municipale. Cependant, le maire a défendu son choix en affirmant que le sujet avait été débattu en profondeur et que les délais imposés par une nouvelle DSP étaient nécessaires pour une transition en douceur.
Un audit indépendant avait déterminé qu'une gestion en régie nécessiterait davantage de temps pour se mettre en place, ce qui a conduit à l'établissement d'une DSP courte mais efficace. Les défenseurs de la gestion publique estiment pourtant qu'un retour en régie est nécessaire pour garantir la qualité des repas servis aux enfants.
Mike Smith, un expert en gestion publique, rappelle que le choix de la délégation de services peut être un sujet d'achoppement dans de nombreuses communes. "La transparence dans ces processus est primordiale pour éviter des tensions" a-t-il déclaré à France Info.
En dépit des tensions, le conseil municipal a validé le nouveau contrat, le futur gouvernement local disposant, selon Franck Raynal, de deux ans pour envisager des changements avant la fin de ce mandat.







