Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a réaffirmé son opposition claire à l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. Le syndicaliste agricole, s'exprimant ce mercredi 17 décembre sur France Inter, a déclaré : "Je souhaite que la France vote non, c'est clair." Cette déclaration intervient à l'approche d'une grande manifestation prévue à Bruxelles, où des milliers d'agriculteurs devraient exprimer leur colère.
Le traité de libre-échange vise à faciliter les exportations européennes de produits comme les voitures et le vin, mais en contrepartie, il autoriserait l'importation massive de produits agricoles du Mercosur, tels que la viande, le sucre, et le soja. Des inquiétudes croissantes émergent au sein des filières agricoles françaises, qui craignent une concurrence déloyale.
Rousseau a souligné le fort consensus politique contre cet accord en France, mettant en doute l'efficacité des clauses de sauvegarde récemment adoptées. Il a insisté sur le fait qu'il est inconcevable d'importer des produits agricoles qui ne respectent pas les normes imposées aux agriculteurs européens. "Pour nous, le fond du sujet, c'est qu'on ne peut pas importer en Europe des produits agricoles qui ne respectent pas les normes qu'on nous impose," a-t-il déclaré.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, maintient quant à elle son objectif de signer ce traité lors du sommet du Mercosur au Brésil. Toutefois, elle doit obtenir l'aval des États membres, et la France a demandé un report à 2026 de l'examen de l'accord. Cela reflète une opposition particulièrement forte au sein du gouvernement français, où des experts comme le professeur de droit européen Jean-Marie Cavada évoquent les dangers d'une telle intégration.
Les manifestants espèrent mobiliser jusqu'à 10 000 personnes à Bruxelles, tandis que des actions de contestation sont également prévues dans d'autres villes, comme Liège. Rousseau a averti que si le traité devait être signé malgré tout, des mobilisations seraient organisées pour en alerter l'opinion publique pratiquement à tous les niveaux.







