Le Bangladesh a officiellement entamé sa période électorale, annonçant que ses législatives se tiendront le 12 février. Cette décision, révélée par la commission électorale dirigée par AMM Nasir Uddin, arrive après des mois de tensions politiques intenses marquées par des émeutes tragiques l'été dernier, qui ont entraîné la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina.
En parallèle, les Bangladais seront appelés à se prononcer sur une série de réformes constitutionnelles visant à renforcer la démocratie, ce qui pourrait redéfinir le paysage politique du pays.
« J'appelle chacun à participer activement à ce processus électoral », a exhorté M. Nasir Uddin. « Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir prometteur pour notre nation moderne et équitable », a-t-il ajouté. Le gouvernement provisoire, dirigé par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, a également exprimé son optimisme, préconisant une participation massive.
Les tensions persistantes datent de janvier 2024, lorsque la Ligue Awami de Sheikh Hasina avait remporté les dernières élections, mais ces résultats avaient été largement décriés comme étant entachés de fraudes. Depuis la chute de Hasina, son parti a été exclu de cette élection, un développement sans précédent dans le pays.
Sheikh Hasina, condamnée à mort en son absence pour son rôle présumé dans les violences de 2024, a toujours nié les allégations. Ces troubles avaient coûté la vie à plus de 1 400 personnes, selon des rapports de l'ONU. À présent, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) se positionne comme le grand favori des prochaines élections.
Khaleda Zia, ancienne Première ministre et figure de proue du BNP, a initialement prévu de revenir sur la scène politique, mais son hospitalisation récente à Dacca laisse planer des incertitudes quant à sa candidature. Son fils, Tarique Rahman, exilé au Royaume-Uni, pourrait prendre la tête de la campagne électorale.
Les observateurs politiques estiment que ces élections pourraient représenter un moment historique pour le Bangladesh, notamment avec l'implication d'autres partis, comme le Jaamat-e-Islami, qui a su capitaliser sur la colère populaire pour augmenter sa visibilité.
Ces élections sont essentielles non seulement pour le BNP, mais aussi pour d'autres entités politiques comme le Parti national des citoyens (NCP), nouvellement formé, qui vise à transformer le mécontentement populaire en succès électoral. Avec un référendum sur des réformes constitutionnelles soutenues par Yunus, le pays pourrait entrer dans une nouvelle ère de gouvernance, limitant notamment les mandats des Premiers ministres à deux, et affirmant son caractère iconique de société multiconfessionnelle et multiethnique.
Les experts s'interrogent sur l'impartialité de la commission électorale et les mesures prises pour assurer un scrutin juste et transparent. Un des leaders du BNP, Mirza Fakhrul Islam Alamgir, a d'ailleurs déclaré : « Nous espérons que la commission jouera son rôle de manière impartiale, garantissant des élections libres et festives. »
Les enjeux sont nombreux, et l'issue de cette élection pourrait redéfinir le futur démocratique du Bangladesh.







