Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, les femmes syriennes se battent pour protéger les libertés qu'elles ont durement acquises. Avec l’arrivée au pouvoir d’Ahmed al-Charaa, un leader islamiste, un vent de changement souffle sur le pays, suscitant des espoirs mais aussi des inquiétudes.
À l’université de Homs, une affiche imposante appelle à un stricte code vestimentaire féminin, incitant les femmes à se couvrir entièrement pour « plaire à Dieu ». Pourtant, malgré cette pression symbolique, de jeunes femmes comme Katia affirment haute et forte leur droit à choisir : « Tant qu'ils ne m'obligent pas, je m'en fiche », déclare-t-elle. Ce phénomène met en lumière la tension entre tradition et modernité, même si la plupart des étudiantes se sentent libres de leurs choix vestimentaires.
Alaa Merie, une militante féministe de 30 ans, souligne une réalité inacceptable : « Nous avons lutté pendant la guerre, nous ne pouvons pas être laissées pour compte ! » Deux jours avant la chute d’Assad, elle a fondé l’association Seen, qui œuvre pour les droits des femmes en Syrie. Son projet actuel est de documenter les mémoires des femmes ayant souffert pendant la guerre, ce qui témoigne d'une volonté de résilience.
Najat, la mère d'Alaa, a également joué un rôle dans cette lutte. À 68 ans, elle est membre active d’un groupe féministe à Homs, qui opérait discrètement sous le régime d’Assad. À présent, elle se réjouit de l’augmentation de leur nombre et de leur visibilité : « Auparavant, nous étions cachées. Maintenant, nous pouvons nous rassembler librement ».
Les enjeux ne s'arrêtent pas là. Les femmes aspirent également à des rôles politiques. Malaak al-Shanawani, chercheuse et journaliste, a tenté de se faire élire lors des premières élections législatives de l’ère post-Assad, mais sans succès. « La société n’est pas bienveillante envers nous », déplore-t-elle. Ses propos résonnent avec une réalité plus large en Syrie, où la position des femmes est encore en attente de reconnaissance.
Ce ne sont pas seulement les femmes qui s’expriment. Les analystes, comme ceux du Le Monde, soulignent que le chemin vers l'égalité est semé d’embûches, et que le changement nécessite une mobilisation continue des femmes et de la société dans son ensemble. D'un autre côté, les autorités exhibent un discours de soutien aux droits des femmes, mais les actions concrètes tardent à se matérialiser.
Alors que la Syrie s’engage sur un nouveau chemin, le combat pour les droits des femmes semble plus crucial que jamais. L’engagement et la solidarité entre les générations de femmes représentent un espoir tangible pour un avenir plus équitable.







