Jair Bolsonaro, ancien président du Brésil, âgé de 70 ans, a reçu l'autorisation, mardi 23 décembre, de quitter sa cellule pour être hospitalisé en vue d'une opération chirurgicale importante. Purgeant une peine de 27 ans pour tentative de coup d'État, sa situation soulève de nombreuses interrogations sur le traitement des figures politiques condamnées dans le pays.
La décision a été prise par le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, qui a justifié cette dérogation après une évaluation médicale, assurant que l'intervention, prévue le jour de Noël, était nécessaire pour traiter une hernie inguinale. Cette opération aux caractéristiques délicates serait particulièrement pertinente en raison des séquelles que Bolsonaro présente après l'attentat dont il a été victime en 2018, lorsque son abdomen a été gravement blessé par un coup de couteau lors d'un meeting politique.
Bolsonaro purge sa peine depuis fin novembre dans les locaux de la police fédérale à Brasilia, et il pourrait enfin retrouver un peu de liberté, bien que son transfert vers l'hôpital DF Star devra se faire 'discrètement', comme indiqué par Moraes. En avril dernier, un précédent passage à l'hôpital avait été marqué par une forte présence de partisans, ce qui a conduit le juge à imposer des mesures strictes pour éviter un rassemblement de soutien.
Selon des sources de presse comme France 24, la durée de son hospitalisation reste incertaine, laissant planer le doute sur le risque d’un retour rapide en détention. Le magistrat a également accordé la possibilité à Michelle Bolsonaro, son épouse, de l'accompagner durant son séjour médical, une mesure qui apparaît presque exceptionnelle dans ce contexte judiciaire particulier.
Cependant, la situation de Bolsonaro ne cesse de susciter des réactions, notamment parmi les experts juridiques. Pour Catherine Adrien, avocate spécialisée dans les droits politiques, 'ces permissions peuvent sembler perçues comme des privilèges, et elles risquent d’alimenter le ressentiment au sein de la population.'
En parallèle, la Cour a récemment rejeté une seconde demande de libération conditionnelle des avocats de Bolsonaro, affirmant qu'il n'était pas éligible à purger sa peine à domicile, tout en accordant un traitement différent aux autres condamnés de son cercle, comme le général Augusto Heleno Ribeiro, qui a bénéficié d'une assignation à résidence.
rony-onérus, Bolsonaro a été reconnu coupable d’avoir dirigé une 'organisation criminelle' ayant conspiré pour conserver son pouvoir de manière antidémocratique après sa défaite électorale. Avec un climat politique déjà tendu au Brésil, la sortie de Bolsonaro de prison, même temporaire, risque d'ajouter une nouvelle couche complexe à l'évolution de son image.







