Paris (France) – Annie Genevard, la ministre de l'Agriculture, se rend lundi à Toulouse pour faire face à des critiques croissantes concernant la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui affecte certains bovins. Cette maladie, visible à travers un grand mécontentement dans le secteur agricole, pourrait prendre une tournure politique, d’après des observations de France 24.
La ministre est attendue pour lancer une campagne de vaccination de près d'un million de bêtes, une initiative visant à stopper la propagation de cette maladie dans le Sud-Ouest. La réunion de crise prévue à la préfecture s’inscrit dans un contexte où les agriculteurs, craignant pour leur avenir, sont de plus en plus mobilisés.
« Mon emploi est de protéger 125 000 autres éleveurs qui ne veulent pas que la maladie atteigne leurs exploitations », a-t-elle déclaré à L'Opinion. Le ministère souligne que la vaccination, principalement dans les zones touchées et alentour, est essentielle pour rassurer les éleveurs bovins.
Cependant, cette stratégie est vivement contestée par d'autres syndicats agricoles. La Coordination rurale et la Confédération paysanne ont déjà exprimé leur désaccord, et les actions de protestation se multiplient. Selon le ministère de l'Intérieur, 27 actions ont été signalées, mobilisant plus d’un millier d’agriculteurs. Des routes, comme l’A64, ont été bloquées par des dizaines de tracteurs, rendant la situation explosive.
Les agriculteurs de Carbonne, en Haute-Garonne, mettent en place un campement, rappelant les manifestations de janvier 2024. Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne, a déclaré : « Nous exigeons un changement de politique, visant à élargir la vaccination et à cesser les abattages massifs. »
La DNC, qui apparaît inoffensive pour l'homme, a été découverte en France en juin dernier, à Savoie. Après un foyer repéré dans l'Ariège en décembre, et plus de 200 vaches abattues, la situation s'est aggravée, avec 111 foyers détectés entre juin et décembre 2025, selon les données du ministère.
De nombreux responsables politiques, y compris ceux du Rassemblement national et de La France Insoumise, critiquent la gestion actuelle du gouvernement, tandis que la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a interpellé le Premier ministre pour demander un dialogue sincère avec les agriculteurs. Les revendications en matière de budget pour la Politique agricole commune (PAC) et les accords commerciaux de l'UE avec le Mercosur viennent exacerber la frustration des éleveurs.
En réponse, Emmanuel Macron a sollicité un report de l'examen de l'accord par l'UE, signalant un besoin urgent de protection pour les agriculteurs français. Les tensions continuent de monter, et la mobilisation des agriculteurs pourrait bien redéfinir l'agenda agricole du pays.







