Paris (France) - La dermatose nodulaire contagieuse (DNC), apparue en France en juin, représente une menace alarmante pour les bovins. Avec plus de 3.000 animaux euthanasiés et 110 foyers recensés, les éleveurs, déjà éprouvés par d'autres épidémies, s'interrogent sur l'efficacité des mesures sanitaires prises.
Qu'est-ce que la DNC ? Cette maladie virale, détectée pour la première fois à Entrelacs, en Savoie, entraîne des pertes de production significatives et, selon le ministère de l'Agriculture, pourrait causer la mort d'environ 10 % des animaux infectés. Les symptômes comprennent de la fièvre, une diminution de lactation, une hypertrophie des ganglions lymphatiques et des nodules cutanés.
Notons que la DNC n'est pas transmissible à l'homme, et la consommation de produits d'animaux infectés ne pose aucun risque pour la santé humaine, précise le ministère. Cette maladie, transmise par des insectes piqueurs, a déjà fait des ravages dans d'autres régions du monde, notamment en Afrique et en Asie, avant de s'implanter en Europe à partir de 2023.
Face à cette situation, la France a établi une stratégie sanitaire impliquant le dépeuplement des bovins infectés, ce qui peut conduire à l'abattage de tous les animaux d'un élevage. Des zones réglementées ont également été mises en place, limitant le déplacement du bétail et rendant la vaccination obligatoire. Depuis, un million de bovins ont été vaccinés, comme l'a rapporté la ministre Annie Genevard.
Concernant les exportations, leur reprise n'est envisageable qu'avec l'accord des pays importateurs. Actuellement, seuls l'Italie et la Suisse ont conditionnellement accepté des bovins en provenance de zones vaccinales.
Les éleveurs, quant à eux, reçoivent une indemnisation pour les animaux euthanasiés, ainsi que pour les opérations de nettoyage, afin de minimiser l'impact de la crise. La FNSEA, principal syndicat agricole, exprime ses craintes quant à une vaccination généralisée, soulevant la possibilité d'un effondrement des prix et des exportations, rapporte FNSEA.
La Confédération paysanne, un autre acteur syndical, conteste vigoureusement les abattages systématiques après une analyse positive, plaidant pour une prise en compte des animaux asymptomatiques capables de développer des réponses immunitaires.
Pour l'élevage bovin français, déjà affaibli par d'autres épidémies telles que la fièvre catarrhale ovine, la DNC constitue un coup dur. Cette situation actuelle rappelle la nécessité d'une approche équilibrée entre la santé des animaux et la viabilité de l'élevage en France.







