Guillaume Meurice, humoriste emblématique de la scène française, a récemment rejoint les prud'hommes de Paris pour contester son licenciement survenu en juin 2024 par Radio France. Ce dernier lui avait reproché des propos jugés inappropriés, notamment avoir qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "nazi sans prépuce".
Ce licenciement a résonné comme un coup de tonnerre dans le paysage médiatique français, ravivant les débats sur la liberté d'expression et les limites de l'humour. Sur les ondes de France Inter, Meurice avait déjà provoqué des réactions vives à la suite d'un sketch controversé suggérant un déguisement de Netanyahu pour Halloween.
Dans ce contexte tendu, l'Autorité de régulation des médias (Arcom) avait émis des avertissements à l'encontre de Radio France, tandis que Meurice a été entendu par la police dans le cadre d'une enquête, qui a finalement été classée sans suite. "Il en va de la justice et du droit du travail", a-t-il déclaré. "Le tribunal devra trancher : est-il acceptable de licencier un humoriste pour des blagues qu'une enquête a déjà jugées inoffensives?"
Le licenciement de Meurice a provoqué des remous internes au sein de Radio France, où plusieurs voix se sont élevées en sa faveur, redoutant un précédent menaçant pour la liberté d'expression des humoristes. "Ceci est une victoire idéologique pour l'extrême droite," a-t-il déploré, mettant en lumière la pression que subissent les comiques sous le regard du public et des médias.
Les avis d'experts sont partagés : certains soulignent que cet incident pourrait avoir un effet dissuasif sur les jeunes humoristes, tandis que d'autres affirment qu'il s'agit d'une nécessaire régulation pour maintenir un équilibre dans le débat public. La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a justifié la décision de limoger Meurice par une "déloyauté répétée" envers l'entreprise.
Pour Meurice, ce procès ne se limite pas à sa situation personnelle, mais pose une question de fond sur l'avenir de la satire en France. "Nous ne vivons pas dans un monde où la liberté d'expression devrait être sacrifiée sur l'autel de la sensibilité", a-t-il ajouté dans un entretien récent avec l'Humanité.
En attendant les décisions des prud'hommes, l'issue de cette affaire pourrait bien marquer un tournant décisif pour la liberté d'expression dans le paysage humoristique français.







