Le 18 septembre, lors d'un piquet de grève devant les lycées, nous avons eu l'opportunité de rencontrer Anasthasia Da Costa. Cette élève de terminale, brillante et déterminée, a choisi des spécialités comme l'Histoire et la Philosophie, et exprime son ras-le-bol face à un système qui délaisse l’éducation nationale.
« J’en ai assez d’un système qui ignore les besoins de l’école et de ses élèves », a-t-elle déclaré avec conviction. Pour elle, l'éducation mérite une attention et un budget accrus, un point de vue que partage également de nombreux étudiants à travers la France.
Lors de sa première manifestation, Anasthasia a ressenti des émotions fortes : le stress de la présence policière et la déception d'une mobilisation insuffisante. Pourtant, elle a aussi vécu une expérience formatrice, unissant les élèves autour d’une même cause.
En novembre, elle a pris la parole devant un public de six cents personnes lors d'un concours d'éloquence organisé par l'association « Du Lot-et-Garonne aux grandes écoles ». Son discours, d’une durée de quatre minutes, était centré sur le thème : « Seule l’inadaptation permet d’évoluer », inspiré par Michel Serres. Ce choix de sujet révélait sa réflexion sur les défis contemporains auxquels les élèves sont confrontés.
« Caméléon en burn-out »
Utilisant des métaphores frappantes, elle a affirmé : « J’en ai marre d’être un caméléon en burn-out ; je veux devenir un papillon. » Sa conclusion a suscité l’admiration : « Ne soyez pas ce marque-page un peu trop sage ». Un discours qui, au-delà de toucher son audience, a captivé le jury, lui valant le Premier Prix, ainsi qu’un bon de 100 euros en librairie et une place pour la finale régionale.
Reste humble malgré ce succès, Anasthasia aspire à poursuivre ses études à Sciences Po, un rêve qui pourrait devenir réalité grâce à sa détermination et à son engagement, comme l’affirment plusieurs experts de l’éducation qui laudent son audace.
Ce parcours met en lumière l’importance de la voix des jeunes dans les débats éducatifs actuels. Comme l’explique le sociologue Jean-Pierre Gonget, « les jeunes doivent être entendus. Leur perspective est cruciale pour l’avenir de notre système éducatif. » Anasthasia incarne cette génération qui refuse de rester silencieuse. Son histoire inspire d'autres étudiants à revendiquer leurs droits et à s’efforcer d’un changement positif.







