Dans la nuit de vendredi à samedi, les agriculteurs de la Coordination rurale ont de nouveau pris d'assaut la préfecture du Gers à Auch. Ce mouvement de protestation, qui se pérennise, met en lumière les difficultés persistantes liées aux aides pour faire face à la dermatose bovine ainsi qu'au protocole d'abattage mis en place par le gouvernement.
Dès 23h30, des bennes remplies à ras bord ont convergé vers la préfecture, témoignant de l'énervement croissant des agriculteurs face à des indemnités jugées insuffisantes. "Nous ne pouvons plus rester silencieux alors que nos moyens de subsistance sont menacés," a déclaré un agriculteur de la région.
Cette action intervient après une réunion à la Chambre d'agriculture, où les représentants ont insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas de trêve pendant les fêtes. L'ordre du jour était centré sur la distribution d'une enveloppe destinée à compenser les conséquences de la dermatose nodulaire bovine, mais la tension était palpable et la réunion s'est rapidement transformée en un échange houleux.
Lors d'une précédente mobilisation, près de quarante tracteurs avaient défilé jusqu'à minuit, déversant leur chargement sur la place du Foirail à Auch, un acte symbolique de la colère ressentie par les agriculteurs. "Nous voulons montrer que nous sommes déterminés à faire entendre notre voix," expliquait un autre membre de la Coordination rurale.
Le président de la Coordination rurale du Gers, dans une déclaration à France 3, a affirmé que la mobilisation s'inscrit dans une dynamique de lutte plus large : "C'est un appel à l'union, à la solidarité de tous les agriculteurs. Nous ne pouvons plus accepter de telles conditions de travail." Les agriculteurs continuent de dénoncer le manque de soutien du gouvernement, qui, selon eux, ne répond pas suffisamment à leurs besoins. Cette situation les pousse à intensifier leurs actions, devenant un sujet central de préoccupation dans le département.
Alors que les agents de police étaient présents pour maintenir l'ordre, quelques incidents mineurs se sont produits, y compris des jets de pétards, reliance à un arrêté préfectoral interdisant de tels comportements. Malgré cela, la nuit de mobilisation a permis de maintenir la pression sur les autorités, avec une trentaine de tracteurs orchestrant un défilé bien rôdé, épargnant toutefois les abords immédiats de la cathédrale, où un marché devait se tenir le lendemain.







