Les agriculteurs du Sud-Ouest de la France poursuivent leur mobilisation, entravant plusieurs routes et autoroutes en signe de protestation contre les mesures gouvernementales concernant la dermatose bovine. Malgré quelques réouvertures d'infrastructures, comme le tronçon de l'A64, la détermination des manifestants reste intacte.
Selon un communiqué de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, certains tronçons d'autoroute ont été partiellement rouvert, mais de nombreux points de blocage continuent d'affecter la circulation, notamment sur l'A63 au sud de Bordeaux et l'A65 à Thèze.
Jean-Paul Ayres, porte-parole de la Coordination Rurale en Gironde, a évoqué l'épuisement croissant des manifestants, après plus de douze jours de présence sur le terrain. "La fatigue commence à s'installer. Mais notre message doit être entendu par le gouvernement", a-t-il affirmé.
Les agriculteurs, en particulier les membres des syndicats de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, critiquent la stratégie d'abattage de troupeaux entiers à chaque détection de cas de dermatose, qui a déjà entraîné la mort de 115 animaux depuis juin. En Haute-Garonne, 72 vaches ont été abattues récemment au village de Juzet-d'Izaut.
Ce mouvement de contestation a également été alimenté par un phénomène de solidarité locale, où des agriculteurs organisent des événements, comme récemment à Carbonne, où une messe a été animée pour rassembler les participants.
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Núñez, a remercié les autorités locales pour leur engagement et a assuré que le dialogue avec les agriculteurs n’avait jamais été rompu, tout en exprimant des inquiétudes sur la gestion de cette crise sanitaire. L'État se base sur un plan en trois volets : abattage, vaccination et restrictions de mouvements pour contrôler la maladie.
La tension s’accroît alors que la mobilisation semble s’étendre au-delà des simples mesures sanitaires, illustrant une cristallisation de l'exaspération des agriculteurs face aux politiques publiques. Selon une analyse de Le Monde, cet épisode souligne une réelle fracture entre les décideurs politiques et les acteurs du monde rural, une situation qu'il faudra résoudre rapidement pour éviter une escalade des conflits.







