Des agriculteurs du Sud-Ouest de la France ont transformé l'A63 en lieu de contestation en réponse à l'abattage systématique des bovins touchés par la dermatose bovine. Les éleveurs, représentant des organisations comme Coordination Rurale (CR), la Confédération paysanne et le Modef, ont dénoncé cette politique d'euthanasie qui les frappe durement.
Depuis dimanche soir, l'A63 est fermée à hauteur de l'échangeur 24 à Cestas, direction Sud/Nord, alors que la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, se prépare à se rendre dans la région pour assister à la campagne de vaccination. Les agriculteurs, bien que rassemblés pacifiquement autour de braseros et de barnums, affichent une détermination sans faille. Jean-Paul Ayres, représentant de la CR 33, affirme : "On restera tant qu’il faudra."
La préfecture décrit la situation comme rassemblant "30 tracteurs dont 25 bennes, 50 véhicules légers et 100 individus". Les agriculteurs, toutefois, avancent des chiffres plus élevés, évoquant une cinquantaine de machines agricoles. L'abattage total des animaux malades est une mesure jugée traumatisante et non appropriée selon ces acteurs du monde agricole, qui réclament des alternatives, telles qu'une gestion par tests réguliers qui permettrait de garder en vie les animaux sains.
De même, des blocages d'axes départementaux ont eu lieu à Mont-de-Marsan, où les manifestants ont lancé des appels à l'action, y compris à Atemax, un site de collecte d'animaux morts. "Il n'y a aucun respect de l’animal. On doit agir avant que les carcasses s'accumulent sur un parking", a déclaré Julien, membre de la CR 47.
La situation est décrite par des agriculteurs comme dérangeante, non seulement pour les animaux mais aussi pour la relation traditionnelle qui existe entre les éleveurs et leur cheptel. Cédric, un maraîcher, souligne : "Les animaux ont des prénoms. On ne peut pas traiter cela à la légère." En évoquant l'impact émotionnel sur les éleveurs, beaucoup appellent à un changement radical des politiques sanitaires. Comme l’a rapporté Le Parisien, l'abolition de l'abattage systématique pourrait constituer une réponse plus humaine et pragmatique à cette crise.
Alors que ces mobilisations se multiplient, les agriculteurs espèrent convaincre le gouvernement de revoir sa stratégie face à la dermatose bovine. Ils ont un message clair : les éleveurs et leurs animaux méritent une approche plus respectueuse et réfléchie.







