Le 2 décembre, la journée de mobilisation organisée par plusieurs syndicats, dont la CGT, la FSU et Solidaires, a réussi à attirer un nombre de manifestants bien en deçà des attentes. Au total, 31 900 personnes ont défilé à travers la France, dont 17 000 à Paris, selon les estimations de la CGT. En comparaison, lors des précédentes mobilisations, telles que celles du 18 septembre ou du 2 octobre, les chiffres avaient atteint 500 000 et 195 000 respectivement.
Cette grève était en grande partie dédiée à dénoncer des mesures budgétaires jugées austères, notamment le doublement des franchises médicales et le gel des pensions de retraite. Malgré ces préoccupations, le mouvement a été relativement discret, avec un trafic ferroviaire presque normal et de faibles taux de grévistes dans le secteur de l'éducation, seulement 5,27 % selon le ministère de l'Éducation nationale.
À Paris, un groupe de quelques milliers de personnes a défilé de la place de la Bourse à la place de la République, offrant des slogans tels que : « On dégraisse, ils engraissent, changeons de régime » et « Pour un budget de progrès social ». Cependant, le cortège s'est progressivement dispersé dès 15h45, traduisant une mobilisation moins énergique.
Dans plusieurs villes, y compris à Nantes, où 1500 manifestants étaient annoncés, l'enthousiasme semblait également absent. Les syndicats, face à cette résistance, continuent de mettre en avant la nécessité d'une véritable revalorisation salariale et d’une protection accrue des services publics. Pascale Chaubard, une manifestante de 55 ans, a exprimé son indignation face à la politique actuelle : « Quand on voit que la taxe Zucman a été refusée, c’est refoulé par une classe politique qui ne comprend pas la réalité des gens », a-t-elle déclaré à Paris.
Les experts estiment que l'absence d'un large soutien populaire peut être attribuée à une fatigue face aux mobilisations passées, ainsi qu'à un taux de participation relativement faible chez les enseignants et dans la fonction publique. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a souligné que les prochains jours seraient cruciaux, avec des votes déterminants à venir à l'Assemblée nationale, où les députés devront examiner des enjeux tels que la réindexation des minimaux sociaux sur l'inflation.
Les syndicats sont maintenant dans l'attente de l'issue des discussions avec le gouvernement concernant la future loi de financement de la Sécurité sociale, car les décisions à venir pourraient façonner le paysage social pour le long terme.







