Lors de sa tournée officielle en Chine du 3 au 5 décembre, Emmanuel Macron a souligné que l'ordre international, dominé par les puissances occidentales depuis la Seconde Guerre mondiale, est en phase de transformation critique. Le président français a prévenu que nous pourrions passer d'un monde multilatéral à un monde multipolaire, où seules quelques grandes puissances influeront sur les relations internationales, laissant les autres nations en position de vassaux.
Macron a voulu relancer le dialogue avec Pékin pour préserver les intérêts de la France et de l'Europe, face à un allié américain dont la fiabilité semble s'effriter, notamment à cause des positions imprévisibles de Donald Trump. Cependant, cette mission diplomatique a mis en évidence l'énorme défi auquel se heurte une puissance européenne, fût-elle membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, pour faire entendre sa voix auprès de la Chine sous Xi Jinping.
Malgré la situation géopolitique marquée par la guerre en Ukraine, la Chine maintient sa relation de proximité avec la Russie, considérée comme un partenaire stratégique dans son affrontement avec les États-Unis et leurs alliés, comme le souligne le quotidien Le Monde. Même lorsque Macron a exprimé des inquiétudes quant aux conséquences humaines du conflit, Pékin est restée inflexible, ignorant les appels à tempérer son soutien militaire à Moscou.
Les Européens se présentent donc comme des demandeurs, sans levier suffisant pour influencer la politique chinoise, notamment en ce qui concerne l'aide à la Russie. Des responsables, tels que le chancelier allemand et le Premier ministre britannique, se rendent également en Chine, mais la menace d'un soutien accru de Pékin envers Moscou demeure préoccupante.
Pékin, qui se vante d'avoir résisté à l'administration Trump, semble peu encline aux concessions, renforçant ainsi un climat de méfiance. Les défis commerciaux, illustrés par la popularité d'entreprises comme Shein, suscitent des réactions en France, et l'UE a déjà réagi en augmentant les droits de douane sur certains produits chinois.
Au cours de ses discussions, Macron a tenté de faire comprendre à la Chine que la situation actuelle n'est pas tenable, mais le pays continue de produire massivement. Pour Pékin, l'Europe est perçue comme une région en déclin industriel, sans réponses adéquates aux défis contemporains. Les échanges amicaux n'ont pas suffi à faire pencher la balance, et il est probable que la relation entre l'Europe et la Chine évolue vers une tendance plus protectionniste, exacerbant la méfiance réciproque.







