Alors que l'Assemblée nationale a engagé des débats cruciaux concernant le budget de la Sécurité sociale pour 2026, le climat politique est empreint de tensions. Le ministre Sébastien Lecornu se prépare à affronter le vote final sur le texte, dont le sort reste incertain. Alors que Lecornu a qualifié le budget d'"imparfait mais le meilleur possible", la suspension de la réforme emblématique des retraites a été réintroduite, une décision qui suscite de vives réactions.
Lors d'un scrutin très disputé, les députés ont voté par 162 voix contre 75 pour réinstaurer cette suspension, malgré l'opposition marquée du Sénat. Ce vote s'est notamment vu soutenu par les membres du Parti socialiste, qui conditionnaient leur non-censure du gouvernement à l'inclusion de cette mesure.
Le gel des pensions de retraite et des minima sociaux, une autre mesure controversée, a été rejeté, signalant un retournement de la dynamique. «;Ne pas avoir de budget serait dangereux pour notre système de protection sociale»;, a souligné Lecornu sur les réseaux sociaux. Le déficit de la Sécurité sociale est désormais estimé à 22,5 milliards d'euros, dépassant les attentes du gouvernement, qui visait un déficit de 20 milliards. Selon des experts, cette situation met en lumière les compromis délicats que doit trouver l'exécutif pour maintenir un équilibre budgétaire tout en répondant aux besoins croissants de la population.
Alors que la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a appelé à une augmentation de 3 % des dépenses d'assurance-maladie, contre seulement 2 % précédemment, des voix s'élèvent pour dénoncer un objectif perçu comme trop restrictif. Le Monde a rapporté que certains députés de gauche estiment que les mesures économiques du gouvernement ne répondent pas aux urgences sociales d'aujourd'hui.
Ces tensions au sein de l'Assemblée nationale sont particulièrement critiquées par Frédéric Valletoux, président de la commission des affaires sociales, qui a déclaré : "Finalement, le grand perdant de cette soirée, c'est le déficit de la Sécurité sociale". Des discussions approfondies sont prévues, culminant dans un vote final, où les positions variées des groupes de gauche jouent un rôle clé. L'exécutif se trouve donc dans une position précaire, alors même qu'il tente d'asseoir sa légitimité tout en naviguant dans un climat politique volatile.







