Dans ses vœux du Nouvel an, Emmanuel Macron a promis aux Français une année 2026 "utile". En dépit d'une instabilité politique croissante et de la fin imminente de son mandat, le Président a assuré qu'il poursuivra ses efforts jusqu'à la dernière minute.
"Cette année doit être et sera une année utile", a-t-il déclaré, en présentant ses vœux les plus succincts depuis le début de son mandat en 2017, durant moins de dix minutes. Ce format concis semble symboliser sa volonté de ne pas s'effacer face à un climat politique de plus en plus difficile, où son taux de popularité est au plancher et où l'Assemblée nationale est fragmentée sans majorité claire.
"Notre histoire nous enseigne que nous pouvons tout relever, tout surmonter si nous restons unis", a martelé le Chef de l'État, appelant chaque citoyen à participer activement aux défis à venir, notamment face à la guerre en Ukraine, qui continue de préoccuper l'opinion publique.
Malgré la nécessité d'une plus grande distance imposée par la dissolution de 2024, Macron a fixé trois priorités pour 2026 : l'instauration d'un service militaire volontaire, une régulation stricte des réseaux sociaux pour les jeunes, et la mise en place d'une législation sur la fin de vie, sujet sensible qui s'annonce délicat à débattre.
Le service militaire volontaire, qui devrait commencer à être déployé cette année, est présenté comme un moyen de renforcer les liens entre les armées et la nation. En ce qui concerne la régulation des réseaux sociaux, un projet de loi vise à établir la majorité numérique à 15 ans compte tenu des préoccupations croissantes liées à la sécurité des enfants. Ce texte interdirait également l'utilisation de téléphones portables dans les lycées.
Macron a également confirmé son engagement à faire avancer le débat législatif sur la fin de vie, un sujet controversé qui sera examiné au Sénat à partir du 20 janvier, alors que des divisions politiques peuvent freiner le processus, notamment face à la résistance du groupe Les Républicains.
Concernant le budget national, le Président a encouragé son Premier ministre, Sébastien Lecornu, et le Parlement à agir rapidement dès le début de l'année. La nécessité d'accorder des différences politiques pour établir un budget est devenue urgente après des tentatives échouées de compromis en décembre dernier.
En dépit des pressions croissantes, y compris celles émanant de son propre camp pour convoquer une présidentielle anticipée, Emmanuel Macron a affirmé qu'il poursuivra son travail jusqu'à la dernière seconde. Dans une allocution où il cherche à apaiser les tensions, il a déclaré qu'il mettrait tout en œuvre pour garantir que la présidentielle de 2027 se déroule dans une atmosphère sereine et sans ingérence étrangère.
Sur le front européen, Macron a salué le fait que l'Europe de la défense est désormais une réalité, en grande partie à cause des circonstances engendrées par la guerre en Ukraine. Il a promis que des engagements concrets seraient pris dès le 6 janvier à Paris, illustrant une volonté d’action rapide et coordonnée avec ses alliés.
Cependant, malgré ses efforts pour fixer l’ordre du jour, Macron n’a pas fait mention de sa promesse de consulter les Français sur de grands thèmes, une promesse qui reste pour l’instant en suspens. Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, s'est exprimé sur ce point en questionnant la crédibilité de ses engagements, qualifiant de "litanie d'annonces" les déclarations du Président.
Dans le camp oppositionnel, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont également pris la parole, appelant à une mobilisation active en vue des élections municipales de mars, espérant que 2026 marquera pour le Rassemblement national une étape décisive vers ce qu'ils appellent la "grande alternance" en 2027.
Alors que Macron se prépare à ces défis, il est clair que l'année qui s'annonce sera cruciale pour son héritage politique ainsi que pour le climat national.







