Du 5 au 8 décembre, la fête des Lumières, événement emblématique de Lyon, se prépare à illuminer la ville, mais l'édition 2025 s'annonce sous un ciel nuageux. Des acteurs clés du secteur, tels que le syndicat des métiers de l'hôtellerie, annoncent leur retrait, tandis que les pompiers montent au créneau pour protester.
Chaque année, cet événement attire près de deux millions de visiteurs, mais cette fois-ci, des problèmes organisationnels et une gestion controversée par la mairie écologiste de Grégory Doucet risquent de ternir l'atmosphère festive. Selon un rapport de France 3, la gestion actuelle est perçue comme déconnectée des réalités du terrain, suscitant des inquiétudes parmi les Lyonnais.
Mobilisation des pompiers et tensions policières
Le 17 novembre, une grève a été annoncée par les pompiers du Rhône, qui dénoncent à la fois un manque de personnel et une fatigue opérationnelle croissante. Un communiqué du syndicat Sud du SDMIS évoque le besoin de plus de 85 agents pour sécuriser correctement l'événement. De leur côté, les policiers municipaux sont également en alerte, un préavis de grève ayant été déposé pour les jours de célébration. Ils exigent, entre autres, des conditions de travail améliorées et une formation adéquate pour assurer la sécurité des festivités.
Les représentants syndicaux soulignent qu'ils refusent de mettre en danger la sécurité publique avec un personnel insuffisamment formé. « Nous ne pouvons pas permettre que la sécurité repose sur des agents non équipés qu'aucune formation adéquate n'a préparé », déclarent-ils. Ce climat de méfiance soulève la question de la sécurité de l'événement.
Des restaurateurs en désaccord avec la municipalité
Sur le front économique, le retrait de l'UMIH 69, syndicat majoritaire des restaurateurs, marque également un tournant. Un grand espace de restauration éphémère, mis en avant par la mairie, a suscité des frustrations chez les restaurateurs lyonnais qui constatent une concurrence déloyale. Corentin, un restaurateur local, déclare : « Les politiques de transport et de circulation limitent notre capacité à nous approvisionner, ce qui affecte gravement notre activité ».
Ce mécontentement s'ajoute à une réduction de la contribution de la Ville, qui s'élève à environ 2,1 millions d'euros, soit une diminution de près de 800 000 euros par rapport à l'année précédente. Les conséquences sont déjà visibles : moins d'illuminations et une programmation allégée. Des sites clés comme la place Bellecour, habituellement au cœur des illuminations, seront laissés dans l'ombre cette année.
Une tradition menacée ?
Traditionnellement, la fête des Lumières renforce l'identité culturelle de Lyon, mais il semble qu'elle soit aujourd'hui confrontée à des défis structurels. Si ces tensions persistent, l'événement pourrait perdre de sa dimension populaire au profit d'une image institutionnelle déshumanisée.
À l'approche des élections municipales, les sondages montrent le maire sortant sous pression, avec des rivaux tels que Jean-Michel Aulas en tête. La fête des Lumières 2025 pourrait ainsi devenir un révélateur de la cristallisation des mécontentements qui gangrènent la ville. Comme le souligne Le Progrès, « cette édition pourrait bien devenir le baromètre d'une rupture entre la municipalité et les habitants ».







