La généralisation du Nutri-Score sur les emballages alimentaires, soutenue par une majorité de députés en première lecture au début du mois, a subi un coup dur le 3 décembre dernier.
La mesure a été finalement rejetée d’une courte tête par 120 voix contre 117, un retournement de situation qui surprend après des discussions variées lors des précédents votes. Le Sénat, lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale fin novembre, avait déjà manifesté ses réserves à ce sujet.
Le gouvernement a clairement fait savoir son opposition à cette généralisation. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a déclaré qu’imposer le Nutri-Score sur tous les produits serait trop restrictif et pourrait contrevenir aux normes de l'Union européenne. Elle a plutôt plaidé en faveur d'un développement volontaire de l’étiquetage Nutri-Score, ce qui permettrait d'éviter des complications légales. Dans le milieu politique, des voix comme celles de Sandrine Dogor-Such, députée RN, mettent en garde contre les potentielles distorsions de marché que pourrait entraîner une telle obligation.
Vers une régulation révisée ?
Les partis de gauche ont tenté de faire passer plusieurs amendements, visant à élargir l’affichage du Nutri-Score, y compris une éventuelle exclusion des produits du terroir ou ceux bénéficiant d'une appellation d'origine protégée. Toutefois, ces initiatives n'ont pas su convaincre la majorité.
A noter que le sénateur Laurent Somon a exprimé des préoccupations similaires lors des débats, indiquant : "L’information, oui. La taxation, non", soulignant ainsi la réticence face à une taxe de 5% proposée aux entreprises qui refuseraient d’adopter le Nutri-Score. Dans un environnement où l'alimentation saine est au cœur des préoccupations, cet épisode soulève des questions sur l’avenir des politiques de santé publique en France, comme l'indique l'analyse de France Info.
Ce revirement pourrait avoir des implications significatives pour la transparence alimentaire, un sujet cher aux citoyens français, mais également à l’Union européenne. En attendant, de nombreux acteurs du secteur alimentaire restent dans l'expectative, attendant des directives fermes sur la question.







