Lors d'une intervention sur Sud Radio, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé ses doutes quant à la capacité de Jordan Bardella à accéder à la présidence, soulignant l'importance de l'expérience.
Avec des sondages récents plaçant Bardella en tête des potentiels candidats pour l'élection présidentielle de 2027, Retailleau a précisé : « L’expérience, ça polit l’âme d’un homme et d’une femme. On ne s’improvise pas à cette plus haute fonction sans avoir géré de grandes collectivités ou des entreprises. » Cette affirmation fait écho à un sentiment croissant parmi certains membres de la droite française, qui estiment que l'expérience politique est cruciale pour diriger un pays.
En ironisant sur l'âge du président du Rassemblement national, il a déclaré : « Vous avez sans doute aimé un jeune président de 40 ans. Vous allez sûrement adorer un président de 30 ans. » Cette comparaison avec Emmanuel Macron, élu à 39 ans, amplifie ses doutes sur la capacité de Bardella à assumer des responsabilités aussi importantes.
Retailleau, aujourd'hui patron de Les Républicains (LR), a également exprimé son opposition à une éventuelle union de la droite avec le Rassemblement national. Cette position a été surlignée par des experts politiques, qui soulignent le divisionnisme qui existe au sein des droites françaises. "Mon projet, c’est l’union de tous les électeurs de droite", a-t-il affirmé, remettant en cause les alliances tactiques proposées par des figures comme Éric Ciotti, ancien président de LR.
Dans un autre registre, il a pointé du doigt le programme économique du RN, l'accusant d'être plus proche du socialisme, en se basant sur le vote du parti pour plus de 30 milliards d'euros d'impôts supplémentaires lors du dernier débat budgétaire. « Ce n’est pas ça qui va permettre de redresser la France, » a-t-il déploré, évoquant la proposition du RN d'accorder plus de ressources pour l'assistance sociale.
Les sondages de la revue L'Hémicycle montrent que Jordan Bardella reste le favori pour le premier tour de la présidentielle, largement en avance sur des candidats tels qu'Édouard Philippe ou Raphaël Glucksmann. Un sondage Odoxa-Mascaret, pour Public Sénat, indique même qu'il pourrait l'emporter au second tour face à la majorité des autres candidats, notamment Jean-Luc Mélenchon et Gabriel Attal.
Cela soulève des interrogations sur l'avenir des droites en France et sur la dynamique interne dans un paysage politique en constante évolution.







