Le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé de mettre un terme à son sondage sur l'antisémitisme dans les universités, déclenché par des critiques concernant sa méthodologie. Ce retrait a été annoncé par le Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) en raison de l'absence de conditions propices à une participation sereine aux travaux, qui revêtent pourtant une importance cruciale.
Ce sondage, organisé par le Cevipof et l'institut de sondage Ifop, visait à mieux comprendre les expériences et perceptions des acteurs académiques face à l'antisémitisme. Néanmoins, de nombreuses voix au sein de la communauté universitaire ont exprimé leur mécontentement quant à la conception des questions posées, jugées problématiques. La France Universités, une association regroupant des établissements d'enseignement supérieur, avait également soulevé des inquiétudes sur les impacts que ce questionnaire pouvait avoir sur les répondants.
Maître Marion Ogier, avocate des requérants, a souligné que bien que le lien du sondage ait été désactivé, aucune déclaration officielle n'avait été émise par le ministre se désistant de cette enquête. Elle a également exprimé des préoccupations sur la gestion des données déjà collectées, qui pourraient exposer des opinions politiques et religieuses des participants.
Ce retournement intervient alors que des organisations comme la FSU et la Ligue des droits de l'homme avaient déposé un recours pour stopper ce sondage, élaboré sans consultation suffisante des universitaires. Des experts s'interrogent sur l'impact que de tels travaux peuvent avoir sur la dynamique sociale dans les établissements, rappelant l’importance d’aborder des sujets délicats tels que l’antisémitisme avec une approche rigoureuse et respectueuse.
Le ministre avait justifié cette enquête par la nécessité d'analyser les phénomènes d'antisémitisme en milieu universitaire. Cependant, après les vives critiques, il semble que le gouvernement prenne ses distances, espérant éviter une crise supplémentaire au sein du milieu académiqu. L'abandon de ce sondage pourrait également marquer un tournant dans les stratégies de recherche autour de ce sujet sensible.







