Le 8 décembre prochain, un événement à fort enjeu se déroulera au marché international de Rungis, intitulé le Grand réveil alimentaire
. L'objectif est clair : établir une feuille de route pour retrouver la souveraineté alimentaire qui fait cruellement défaut à la France. Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, met en lumière la préoccupation croissante liée à la dépendance du pays vis-à-vis des importations alimentaires. Actuellement, environ la moitié du poulet consommé en France provient de l’étranger, tout comme un tiers des fruits et 10% de la farine, une situation alarmante qui risque d'impacter la balance commerciale, déjà menacée de basculer dans le négatif d'ici 2025.
Lors d’un entretien récent accordé à Ouest-France, Genevard a exprimé sa préoccupation : Il y a le feu dans la maison
, soulignant l’urgence d’une prise de conscience collective pour agir. Ce discours fait écho à celui prononcé par Emmanuel Macron en 2017, soulignant la nécessité d'une mobilisation générale.
Les nouvelles initiatives visent non seulement à améliorer la production locale, mais aussi à renforcer l’exportation des produits français, particulièrement dans des secteurs stratégiques comme la filière céréalière. À ce jour, des consultations à grande échelle sont prévues, avec la création de sept groupes de travail, impliquant agriculteurs, transformateurs et distributeurs, pour examiner les différentes filières agricoles telles que la viticulture et la volaille blanche.
Ce premier rendez-vous à Rungis sonne le coup d'envoi d'une série de conférences sur la souveraineté alimentaire
, qui devraient s'étendre jusqu'à l'élaboration d'une stratégie sur dix ans tenant compte des exigences des consommateurs et des impacts environnementaux. Le Monde confirme que l’objectif est d'assurer une production, transformation et distribution alimentaire locale suffisante pour nourrir la population française de manière durable.
Toutefois, cet événement a déjà suscité des réactions mitigées. La FNSEA, bien que présente aux groupes de travail, a exprimé ses réserves quant au format de la rencontre, la jugeant plus comme une opération de communication
que comme un réel moment de réflexion collaborative. De plus, aucune association de consommateurs ne sera représentée, suscitant des critiques quant à l'inclusivité du processus.
La première synthèse des discussions et avancées est attendue pour le Salon de l'agriculture à la fin de février 2026, marquant une étape cruciale sur le chemin menant vers une alimentaire française plus souveraine.







