En Lozère, la fermeture de l'autoroute A75, qui dure depuis le 11 décembre 2025, tire la sonnette d'alarme parmi les professionnels du transport et les agriculteurs. Ce blocage, orchestré par des agriculteurs de la Coordination Rurale en réponse à une crise de santé animale, a entraîné une importante mobilisation locale.
Ce mardi, au centre Culture et Loisirs de Saint-Chély-d'Apcher, des élus et des acteurs majeurs du secteur des transports se sont rassemblés pour discuter des conséquences économiques de cette situation. Parmi eux, David Prieur, transporteur, a alerté : "Nous pouvons perdre entre 100 et 200 euros par camion et par jour". En effet, les délais de transport se sont allongés, rendant ainsi l'organisation des activités plus complexe.
Pascal Seyt, un autre transporteur, a souligné l'absurdité de la situation, plaidant pour une réouverture rapide de l'autoroute, en particulier avec la reprise des écoles imminente. La situation devient d'autant plus critique avec l'absence de plans de secours pour les patients nécessitant des soins médicaux, comme le souligne Arnaud Cavalier, représentant du transport sanitaire, ajoutant qu'un trajet de Mende à Montpellier prend désormais une heure de plus.
La dégradation du réseau routier départemental, causée par la circulation des poids lourds sur des routes secondaires, a également été mise en lumière, avec des risques accrus d'accidents comme l'a précisé Laurent Suau, président du conseil départemental. "Tout l’argent investi dans la rénovation de ces routes ne pourra pas être utilisé ailleurs", a-t-il ajouté.
La nécessité de trouver des solutions viables a conduit à des discussions sur la réouverture de plusieurs bretelles d'accès à l'A75. "À partir de Saint-Chély vers le nord et de Marvejols vers le sud, cela ferait cinq points à rouvrir, permettant de respecter le blocage au niveau du Buisson tout en facilitant la circulation", a suggéré Suau.
Les élus locaux, tout en souhaitant soutenir les agriculteurs dans leur lutte, ont également tenu à rappeler la nécessité de maintenir un dialogue constructif. Alain Astruc, maire de Peyre-en-Aubrac, a souligné l'importance de travailler ensemble pour trouver des solutions efficaces, tandis que la sous-préfète Valérie Fuscien a reconnu que les négociations étaient difficiles, mais encouragées.
Dans le contexte de cette crise agricole, la Coordination Rurale a récemment annoncé la levée des barrages dans l'Aveyron, selon des sources locales, mais les répercussions de cette situation restent préoccupantes pour tous les acteurs économiques de Lozère qui attendent une issue rapide et positive.







