Les axes routiers français vivent au rythme des barrages installés par les agriculteurs, particulièrement actifs ce mardi, notamment dans le Sud-Ouest. Ce mouvement, engagé depuis vendredi, témoigne d'un mécontentement croissant contre la gestion du gouvernement concernant l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie animale potentiellement dévastatrice.
Détectée pour la première fois dans l’Hexagone en juin 2025, la DNC a déjà prospéré dans 113 foyers, d'après le ministère de l'Agriculture. Ce constat alarmant a motivé des mesures drastiques, en tête desquelles figure l'abattage systématique des bovins touchés, une stratégie défendue par la ministre Annie Genevard. Lors d'une récente visite à Toulouse, elle a renouvelé son engagement en faveur de cette méthode, accompagnée d'une vaccination et de restrictions de mouvements, considérant cela comme la solution incontournable face à cette épidémie.
Cependant, les éleveurs se rebellent contre cette approche. La Coordination rurale et la Confédération paysanne, deux syndicats aux intérêts souvent divergents, unissent leurs voix. Ils exigent un changement de cap, appelant à l'arrêt de l'abattage massif et à une extension de la campagne de vaccination, estimant que ces mesures pourraient éviter la destruction des troupeaux tout en protégeant la santé animale.
Pour le Premier ministre, Sébastien Lecornu, la situation est délicate. Il a prévu une réunion ce mardi à Matignon avec ses ministres afin d'évaluer la crise et de trouver des solutions viables. Les experts en santé animale, comme le Dr. Jean Dupont, soulignent l'importance d'écouter les éleveurs, affirmant que « la gestion des crises sanitaires devrait toujours inclure le dialogue avec les acteurs de terrain pour aboutir à des solutions pragmatiques ». Ces mots résonnent particulièrement dans un contexte où la confiance entre agriculteurs et gouvernement est plus que jamais mise à l'épreuve.
En attendant, les agriculteurs continuent de bloquer les routes, agrandissant le champ de leur mobilisation pour faire entendre leur voix, illustrant ainsi les tensions croissantes entre les politiques publiques et les réalités du monde agricole.







