Face à la propagation de la dermatose nodulaire, le gouvernement français a lancé une campagne ambitieuse visant à vacciner 750 000 bovins dans les mois à venir. À cette fin, le Premier ministre a appelé à une mobilisation générale des vétérinaires, incluant des vétérinaires militaires et des étudiants des écoles vétérinaires. Cette initiative a été annoncée à l'issue d'une seconde réunion de crise, comme rapporté par Le Monde.
Pour acheminer les doses nécessaires, l'armée sera également mise à contribution. Un fonds de soutien de plus de 10 millions d'euros a été créé pour aider les petits éleveurs touchés par cette maladie. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a souligné l'importance d'une mobilisation exceptionnelle pour faire face à cette crise sanitaire.
La colère persistante des agriculteurs
Cependant, cette réponse gouvernementale ne suffit pas à apaiser la colère des agriculteurs. Des blocages ont été signalés dans tout le pays, notamment sur l’autoroute A61 reliant Narbonne à Toulouse. Un éleveur a exprimé son mécontentement : "Bien que l'accélération de la vaccination soit encourageante, notre principale revendication reste l'arrêt des abattages massifs de nos bétail." Le vice-président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne a ajouté : "Nous avions également demandé des réformes liées à la PAC et au Mercosur, mais rien n'a été annoncé à ce sujet."
Les actions de blocage se poursuivent, avec au moins 75 incidents recensés ce jour-là, perturbant la circulation, notamment sur les voies ferrées en Haute-Garonne. Un jeune agriculteur, inquiet pour l'avenir de son métier, a déclaré : "Nous vivons dans l'incertitude. Si la maladie touche mon troupeau, je ne sais pas si je pourrai continuer." Des actions de protestation sont déjà prévues pour les jours à venir, y compris une mobilisation devant la préfecture de Limoges.
Cette situation souligne la tension croissante entre les autorités et le secteur agricole, qui demande des mesures concrètes pour protéger les éleveurs. Des experts de la santé animale estiment que la vaccination est essentielle, mais certains agriculteurs soulignent que des solutions à long terme doivent également être envisagées pour éviter de futures crises similaires, comme le note Libération.







