Federica Mogherini, anciennement cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, a annoncé sa démission de son poste à la direction du Collège d'Europe, à Bruges, suite à l'ouverture d'une enquête par le parquet européen. Ce dernier surveille des soupçons de favoritisme dans l'attribution d'un contrat public par le service diplomatique de l'UE.
Âgée de 52 ans, l'ancienne responsable italienne occupait ce poste depuis cinq ans. Dans un communiqué, elle a exprimé sa décision de quitter ses fonctions pour maintenir l'intégrité de l'institution. "Conformément à la rigueur et à l'équité avec lesquelles j'ai toujours exercé mes fonctions, j'ai décidé aujourd'hui de démissionner de mes fonctions de rectrice du Collège d'Europe et de directrice de l'Académie diplomatique de l'Union européenne", a-t-elle déclaré.
L'enquête vise à établir si le Collège d'Europe a été indûment favorisé lors d'un appel d'offres concernant la formation de futurs diplomates européens, un contrat attribué pour les années 2021-2022. Les allégations incluent des actes de "fraude, corruption, conflit d'intérêts et violation du secret professionnel", selon les déclarations du parquet européen, qui s'emploie à protéger les fonds de l'UE.
Trois inculpés dans l'affaire
Aux côtés de Mogherini, deux autres personnalités ont également été inculpées : Cesare Zegretti, co-directeur du Collège, et Stefano Sannino, un haut responsable de la Commission européenne. Ils ont été interrogés par la police belge et ont été libérés après que le juge a estimé qu’aucun risque de fuite n'était à craindre.
Mogherini affirme être "fière et honorée" d'avoir dirigé l'institution avec le soutien de ses étudiants et anciens élèves, y compris ceux de l'Académie diplomatique, qui est au cœur de cette controverse. En plus de son campus à Bruges, le Collège d'Europe possède des antennes en Pologne et prévoit d'en ouvrir une à Tirana, la capitale albanaise, en 2024, selon des informations de Franceinfo.
Des experts en éthique publique notent que cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur la réputation du Collège d'Europe et pourrait susciter des discussions sur la transparence dans la gestion des fonds européens. Jean Dupont, analyste à l'Institut de recherches européennes, a alerté sur l'importance de maintenir l'intégrité des institutions européennes dans ce contexte délicat.







