En mer de Chine méridionale, se déroule un affrontement complexe entre les Philippines et la Chine, où la stratégie, l'économie et la politique se mêlent de façon inquiétante. L'archipel des Spratleys, situé à proximité des routes maritimes cruciales, devient un champ de bataille, où la tension est omniprésente pour les civils et les militaires.
Les patrouilles des garde-côtes philippins font face à celles de la Chine, dans un climat de défiance et de confrontation manifeste. Selon plusieurs reportages de France 24, ces incidents se multiplient, illustrant ainsi la volonté de Pékin d'affirmer son contrôle sur ces eaux, en dépit des revendications philippines. Les Philippins tentent, tant bien que mal, de naviguer dans ces agitations maritimes, comme l'atteste un affrontement récent, où un navire chinois a percuté un bateau de patrouille philippin, mettant en lumière les tensions croissantes.
Durant notre enquête, nous avons eu l'opportunité de prendre la mer depuis Palawan, pour découvrir les enjeux qui se dessinent autour des îles Spratleys. À 250 km de l'archipel, se trouvent ces îlots stratégiques, qui abritent de précieuses ressources en poissons, pétrole et gaz. Les Philippines, la Chine, le Vietnam et la Malaisie revendiquent ce territoire, qui pourrait avoir des répercussions majeures sur l'équilibre régional.
En nous approchant de Thitu Island, connue sous le nom de Pagasa, nous constatons la réalité du terrain. Cette île, qui constitue le symbole de la souveraineté philippine, est le seul endroit habité en permanence dans l'archipel. Les habitants, dont de nombreux pêcheurs, subissent la pression des garde-côtes chinois qui tentent de les chasser de leurs eaux traditionnelles. Carlito Belono, un pêcheur de l'île, témoigne : 'Nous sommes souvent poursuivis par les Chinois. Cela limite nos prises.'
Pékin a élaboré une stratégie de déploiement de navires, allant jusqu'à établir des barrages autour de Pagasa, ce qui complique considérablement la vie des pêcheurs. La situation est critique mais témoigne d'une volonté claire des Philippines de maintenir sa souveraineté, soutenue par des exercices militaires accrus en collaboration avec les États-Unis, l'Australie et le Japon. Ces partenariats s'avèrent cruciaux pour répondre à l'expansion militaire chinoise, accentuée par l'établissement de bases militaires sur divers récifs de la région, comme le récif Mischief, reconnu internationalement comme territoire philippin en 2016 mais occupé par la Chine.
Le Commandant Mark Bitago, responsable des forces philippines à Pagasa, exprime clairement l'engagement de son pays : 'Nous sommes prêts à défendre notre souveraineté jusqu'à la dernière goutte de sang.' Ce contexte de tensions exacerbées appelle à une attention urgente de la communauté internationale, tout en rappelant que la paix dans la région dépendra en grande partie de la capacité des nations à dialoguer et à trouver des solutions pacifiques aux différends maritimes.







