Pour la première fois depuis plus de quarante ans, des représentants libanais et israéliens ont tenu une réunion directe, signalant potentiellement un tournant historique dans leurs relations. Ces pourparlers ont eu lieu mercredi au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), situé à Naqura, tout près de la frontière israélo-libanaise.
Cette initiative survient en pleine tension entre Israël, qui continue ses frappes ciblées contre le Hezbollah, et le Liban. Le gouvernement israélien a exprimé des inquiétudes concernant le réarmement du groupe pro-iranien malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an. Selon une source proche des négociations, l'émissaire américaine, Morgan Ortagus, a également assisté à ces discussions, un geste perçu comme un soutien à l'établissement d'une relation constructive.
Contrairement aux précédentes rencontres où seuls des militaires représentaient les deux nations, cette fois-ci, des civils ont pris la parole, marquant une étape significative. Shosh Bedrosian, porte-parole du gouvernement israélien, a déclaré que cette réunion représente "une première tentative pour construire une relation et favoriser la coopération économique" entre les deux pays, un fait remarquable compte tenu de leur état de guerre depuis 1948.
Du côté libanais, le président a désigné Simon Karam, ancien diplomate, pour conduire la délégation, et l'ambassade américaine à Beyrouth a salué cette démarche comme un "pas important" vers une collaboration politique et sécuritaire. Des experts estiment que ces pourparlers pourraient transformer les dynamiques de la région, offrant un nouvel espoir pour la paix durable.
Cependant, des experts demeurent prudents. Selon les analystes de Le Monde, les hostilités récentes et les menaces d'escalade militaire d'Israël soulèvent des questions quant à la durabilité de ce rapprochement. Le ministre israélien de la Défense a déclaré qu'il n'y aurait "pas de calme" tant qu'Israël ressentira une menace, soulignant ainsi la fragilité de la situation.
Cette rencontre fait écho à un contexte plus large où des diplomates, comme l'émissaire américain Tom Barrack, n'ont pas hésité à souligner que le dialogue direct pourrait être essentiel pour réduire les tensions. Les voix dans l'opinion publique, aussi bien en Israël qu'au Liban, se divisent quant au potentiel de paix, mais l'importance de ces discussions ne peut être sous-estimée. Toutefois, avec un Hezbollah renforcé et un Israël déterminé, le chemin vers une réconciliation semble semé d'embûches.







